Donald Trump a convaincu le roi du Maroc Mohammed VI de rétablir des relations diplomatiques avec Israël en échange d’une reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental.
Le Maroc normalise ses relations diplomatiques avec Israël, mais pas à n’importe quel prix.
C’est une annonce majeure qu’a faite hier Donald Trump (sur Twitter comme à son habitude) : il a obtenu du Royaume du Maroc qu’il devienne le sixième Etat du monde arabe (après l’Egypte, la Jordanie et plus récemment le Bahrein, les Emirats arabes unis et le Soudan) à reconnaître de facto Israël comme un partenaire diplomatique et économique.
Les Etats-Unis reconnaissent la marocanité du Sahara en échange de relations diplomatiques entre Maroc et Israël https://t.co/znUj0hRvet
— Yabiladi.com (@yabiladi_fr) December 10, 2020
Et cette annonce-là doit être directement reliée à une autre, faite en quasi-simultané à la Maison Blanche : les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté complète du Maroc, sur les territoires du Sahara Occidental contesté par le peuple sahraoui et le Front Polisario. En se mettant en violation du droit international reconnu par l’ONU, note le site d’info marocain Yabiladi, Washington s’assure toutefois le soutien du roi Mohammed VI dans cette grande œuvre diplomatique que Donald Trump veut laisser derrière lui : un semblant de « paix arabe« , ou en tous cas un apaisement des relations de Tel Aviv avec ses voisins plus ou moins proches.
Et de fait, constate l’hebdomadaire TelQuel, avec ce mouvement opéré par le Maroc il semblerait que « la solidarité arabe [avec le combat des Palestiniens contre l’occupation israélienne] a fait son temps », remplacée par une « realpolitik » pro-israélienne. « Entre deux causes sacrées, le Sahara et la Palestine, le Maroc a fait son choix« , résument froidement Mehdi Duval et Mehdi Mahmoud pour qui, qu’on le regrette ou non, la cause palestinienne n’est plus cet élément structurant qu’elle a longtemps été das les relations internationales de Tanger à Karachi.
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Ils officialisent des relations qui se voulaient « officieuses ». Il faut se rappeler de la participation de l’aviation marocaine dans les bombardements du YÉMEN, de la fourniture de nombreux candidats mercenaires au djihâd sans frontière qui n’a pu échapper à l’attention des services du renseignement de ces si peu distantes entités, sans oublier les liens familiaux.