Accusé de harcèlement sexuel, un député LREM toujours soutenu par Marlène Schiappa


Un sacré spécimen !


Stéphane Trompille, député LREM de l’Ain, a été condamné il y a quelques jours, pour harcèlement sexuel sur une ancienne collaboratrice. Il a fait appel de cette décision. Au sein de la majorité présidentielle, son cas divise. Si la base du parti semble vouloir son exclusion, plusieurs poids lourds, dont Marlène Schiappa, pourtant secrétaire d’état chargé(e) de l’égalité entre les femmes et les hommes, le défendent au nom de la présomption d’innocence. 

Rappel des faits. Le Conseil de prud’hommes de Bourg-en-Bresse a rendu son verdict, le 20 mai dernier, concernant une affaire de harcèlement sexuel visant le député LREM Stéphane Trompille. Le tribunal a reconnu l’homme politique coupable, d’un « comportement attentatoire à la santé » de sa collaboratrice chargée de sa communication, âgée de 31 ans.

« Tu bosses ou tu te touches là? » 

Selon le tribunal, le député aurait envoyé des messages « de mauvais goût et sexistes » comme : « tu bosses ou tu te touches là ? ». Ce comportement a entraîné un mal être au travail concernant sa collaboratrice, qui affirme avoir perdu du poids et subi un fort stress. Cette dernière s’était plainte auprès de Monsieur Trompille dès janvier 2018. Pour elle, ces conditions de travail étaient inappropriées. Stéphane Trompille a immédiatement déclenché une procédure de licenciement, effective dès le mois suivant. La très grande classe. En première instance, l’homme a été condamné par les Prud’hommes à verser 20.000 euros à la requérante.

« Tu crois que je suis qui, moi !?! » 

Suite à ce jugement, la twittosphère a ainsi déterré l’une de ses publications datant de juillet 2019, où le député LREM se réjouissait de la nomination de sa femme, comme « référente harcèlement sexuel » au comité social et économique (CSE, l’instance représentative du personnel) de son entreprise.

Mais Monsieur Trompille s’était déjà illustré au plus fort du mouvement des Gilets Jaunes, où il avait voulu en venir aux mains avec des manifestants. La scène se déroule le vendredi 30 novembre 2018 vers 22 heures sur un barrage monté par les Gilets jaunes. Sur la vidéo ci-dessous, on peut entendre le député, passablement énervé et retenu notamment par un collaborateur, invectiver les manifestants : « Tu crois que je suis qui, moi ? ». Ce serait une menace envers sa famille qui aurait fait dégoupiller l’élu. Des témoins quant à eux, ont affirmé qu’il était sous l’emprise de l’alcool.

Le cas Trompille divise la majorité présidentielle

« J’affirme que, la justice ayant établi la culpabilité de[Stéphane Trompille], notre groupe ne doit plus trembler et l’exclure de nos rangs. Ne laissons aucune place au harcèlement sexuel, et respectons la douleur des victimes », a écrit sur Twitter la députée LREM de l’Allier, Laurence Vanceunebrock. Par ailleurs, « Il ne peut pas rester au groupe, c’est clair », ont affirmé plusieurs membres de LREM au journal Libération après le verdict.

Notons que Monsieur Trompille a fait appel de ce premier jugement, ce qui le rend de nouveau « innocent » aux yeux de la justice, dans l’attente du second jugement en appel. Deux figures majeures du parti ont pris la défense du député, Marlène Schiappa et Gilles Le Gendre, le président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale. Ils mettent en avant cette notion de présomption d’innocence. La secrétaire d’état chargé(e) de l’égalité entre les femmes et les hommes a ainsi tweeté : « réaffirmons un principe: la protection des femmes fait partie de l’ADN de [En Marche] aussi toute personne condamnée définitivement pour harcèlement sexuel ne peut, à mon sens, pas se revendiquer du mouvement. »

Le mot « définitivement » prend ainsi tout son sens. Monsieur Le Gendre se range derrière l’avis de Madame Schiappa. « Évidemment si cette condamnation devenait définitive, nous en tirerions toutes les conséquences », a-t-il assuré lors d’un point presse. Gilles Le Gendre a tout de même prononcé la mise en retrait du député Trompille et a souligné que cette mise à l’écart était « une manière de marquer le coup tout en restant respectueux de la présomption d’innocence ». Une décision qui a fait bondir plusieurs autres élues.

Pour conclure, notons que l’avocat de Stéphane Trompille a affirmé à l’AFP qu’« il est extrêmement serein quant à la suite qui sera donnée par la justice ». À suivre donc.

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FAY Alain
3 années il y a

Salut les Gars. Merci de me tenir au courant des suites de cette affaire (je suis abonné). Ce mec me sort par les trous de nez !

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