Samedi 31 août se tient à Boston la première marche des fiertés hétérosexuelles. Les réactions se multiplient pour dénoncer le caractère homophobe de l’événement.
«Les hétérosexuels sont une majorité opprimée. Nous nous battrons pour le droit des hétérosexuels du monde entier d’exprimer leur fierté sans craindre le jugement ni la haine», plaide John Hugo, l’un des organisateurs de la «Straight Pride» et président de Super Happy Fun America. La marche qui se tient à Boston ce samedi 31 août a, selon ses organisateurs, comme objectif d’obtenir «la tolérance pour tout le monde, pas seulement pour la communauté LGBTQ».
Boston, ville hôte, se retrouve embarassée par la programmation de cet événement. Son maire, Marty Walsh, a été contraint d’accepter le défilé car «on ne peut pas refuser une autorisation basée sur les valeurs d’une organisation». Il a néanmoins tenu à réaffirmer ses positions: «Quoi qu’il en soit, nos valeurs ne changeront pas.» La ville entretient en effet une histoire particulière avec la communauté LGBTQ et a toujours été considérée – à l’image de San Francisco – comme un refuge pour les personnes homosexuelles. Le Massachusetts a été le premier État américain à légaliser le mariage homosexuel en 2004. L’organisation Boston Pride a quant à elle publié une déclaration affirmant que «la Straight Pride Parade constitue une tentative d’attaque contre la communauté LGBTQ de Boston.» Elle conseille aux personnes de ne pas réagir au «trolling». Selon le site WBUR News, des contre-manifestations sont prévues samedi pour dénoncer l’événement.
Une manifestation déplorée, critiquée et moquée
L’organisation de cette parade a été vivement critiquée. Dans le Boston Globe , la chroniqueuse Renée Graham affirme que «ce qui paradera surtout ce jour-là, c’est la fragilité de l’homme blanc hétéro». Pour elle, les participants sont les mêmes que ceux qui passent le mois de l’histoire des Noirs, célébré en octobre, à se plaindre qu’il n’existe pas l’équivalent pour les Blancs. Robb Johnson, directeur de MassEquality, une association de Boston pour les droits LGBT, a exprimé son profond désaccord avec la tenue de l’événement: «Nous rejetons catégoriquement l’idée – qui figure en bonne place sur le site des organisateurs du défilé – que les hétérosexuels soient opprimés», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Les droits des personnes hétérosexuelles ne sont pas diminués lorsque la société fait de la place pour les personnes LGBTQ.»
De son côté la députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez s’est interrogée sur «ce que les gens pourront bien porter» pour faire preuve de leurs différences. «Des chaussettes avec des sandales? Des jeans larges?», ironise-t-elle sur Twitter. L’acteur Chris Evans s’est quant à lui emporté dans un tweet virulent: «Wow! Quelle idée géniale les gars! Juste un commentaire: à la place de “Marche des fiertés hétéro”, et si vous essayiez ça: la marche des “nous essayons désespérément d’enfouir nos propres pensées gays en étant homophobes parce que personne ne nous a appris comment gérer nos émotions quand nous étions petits”? Qu’en pensez-vous? Trop évident?
De nombreux internautes se sont également moqués de cette marche, comme le montrent ces différents tweets:
“There is nothing and I mean absolutely nothing more GAY than straight pride.” #StraightPride
— Peter Max Lawrence (@PeterMaxLaw) 28 août 2019
me explaining to my boyfriend why we’re going to straight pride pic.twitter.com/ZtXpLaV05s
— Eva Victor (@evaandheriud) 4 juin 2019
The weirdest thing about the « straight pride » shit is I don’t even know what straight people have to be proud of. Are they celebrating coming up with those Live Laugh Love wall decals?
— Kivan (@KivaBay) 13 août 2019
Des organisateurs proches des milieux suprémacistes
Le profil des trois organisateurs, John Hugo, Mark Sahady et Chris Bartley, a rapidement été scruté. Selon The Independent , ils seraient étroitement liés aux mouvements d’extrême droite et aux manifestations nationalistes. Selon le média américain, Sahady et Bartley seraient associés au groupe ultraconservateur Resist Marxism, reconnu pour entretenir des liens avec des organisations suprémacistes blanches. John Hugo s’est lui présenté au Congrès américain en 2018, en vain, avec l’aval du même groupe.
Mark Sahady aurait également défilé avec des membres des groupes d’extrême droite Patriot Prayer et Proud Boys à Portland, dans l’Oregon, en juin 2018. Un événement qui a entraîné une telle violence que la police de la ville l’a officiellement qualifié d’émeute. Toujours selon le média américain, le groupe Resist Marxism lui-même n’a pas de membres. Ses dirigeants organisent des événements pour tous ceux qui le souhaitent, ce qui lui permet de devenir un lieu de rencontre non officiel pour les nationalistes et les suprémacistes blancs.
Source : LE FIGARO
Quand on combat contre une action en commençant par la moquer, la radicaliser, l’ethniciser, c’est que les arguments pertinents manquent et que la défaite n’est pas loin.
Ceci peut très bien fonctionner chez-nous et ça ferait un tabac si, ce ne sont pas des identitaires ou des gens marqués par leur repli sur eux-mêmes qui l’initiaient.
Une marche femmes et hommes fiers d’être qui ils sont comme ils sont.
il faut sévir et éliminer les pourris