Le constructeur cherche aussi à se désengager de Getrag qui emploie 1076 salariés
« La sortie d’un grand groupe comme Ford n’est pas glorieuse. Mais n’oublions pas qu’il reste l’usine voisine. Il faut la protéger », rappelait mercredi dans un tweet Benoit Simian, le député LREM du Médoc.
Après l’arrêt de la production à Ford Aquitaine Industries (FAI), tous les regards se tournent désormais vers Getrag Ford Transmissions (GFT), l’usine sœur à Blanquefort, qui produit des boîtes de vitesse manuelles (et non automatiques comme FAI). À ce jour, son unique client est… Ford, qui détient le site à 50 % avec le groupe canadien Magna, un équipementier automobile coté en bourse.
Grosses pertes financières
Mais, Ford, qui se retire progressivement du marché européen où la multinationale a enregistré 350 millions d’euros de pertes l’an dernier, veut aussi s’en désengager. Elle espère revendre ses parts à Magna, à bon prix. Mais avec quelles garanties sur la pérennité des commandes ? Du coup, les négociations patinent. Il faut dire que la situation financière du site est délicate. En mars dernier, la CGT alertait dans un communiqué sur des pertes à GFT de 54 millions d’euros en 2017 et des prévisions à moins 28 millions d’euros sur l’exercice 2018.
Inquiétant, alors que le site a décroché le contrat de la nouvelle boîte de vitesse MX65 (pour les Ford Fiesta) en 2014. Un contrat, qui avait amené 110 millions d’euros d’investissement sur le site et assure de bons volumes d’activité pour encore au moins cinq ans.
Une chose est sûre : au regard des profondes évolutions du marché automobile où les constructeurs se tournent de plus en plus vers le véhicule électrique (qui n’ont pas de boîtes de vitesse) pour respecter les normes européennes à venir sur la baisse des émissions de CO2, l’avenir de Getrag Ford Transmissions est compromis. Cette fois, il faudra anticiper davantage le reclassement du personnel pour éviter une nouvelle catastrophe économique et sociale.
Plus de 1 000 personnes y travaillent actuellement, dont 822 CDI, 82 CDD, alternants, apprentis et 149 intérimaires. Sans oublier 23 ex-employés de Ford Aquitaine Industries.