Hugh Bailey, le nouveau directeur de GE France chargé d’appliquer un plan social d’ampleur, principalement à Belfort, est un haut fonctionnaire en disponibilité qui a travaillé à Bercy au moment où l’Etat autorisait le rachat d’Alstom. Révélations.
Il existe très peu de photos de Hugh Bailey, le directeur de General Electric France, nommé en avril. Un patron de 37 ans aux yeux clairs et à la barbe parfaitement taillée, qui affectionne la discrétion. C’est pourtant lui qui doit piloter, dans les semaines qui viennent, l’un des plus vastes plans sociaux de ces dernières années. L’homme sans visage ou presque va se retrouver sous le feu des projecteurs.
En ce qui le concerne, les apparences sont trompeuses. Malgré son prénom et son patronyme aux consonances anglo-saxonnes, Hugh Bailey est français. Il a même travaillé dans la haute administration, jusqu’à avoir été un conseiller d’Emmanuel Macron à Bercy. Plus étonnant encore, selon nos informations, il appartient toujours à la fonction publique. En fait, il s’est juste mis en disponibilité.
Un CV loin d’être anodin
Un curieux mélange des genres, qui interroge. Pour bien comprendre, il faut avoir quelques dates en tête. L’histoire démarre lorsque le groupe français Alstom vend sa branche énergie – longtemps considérée comme un fleuron de l’industrie bleu, blanc, rouge – à l’américain General Electric. Le 4 novembre 2014, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, valide cette cession. Début 2015, au moment de la finalisation de la vente, GE s’engage à créer environ un millier d’emplois. Quatre ans plus tard, le 28 mai dernier, l’industriel annonce le même chiffre…