Dans une interview accordée à Libération, le ministre de la Santé a commenté la fermeture d’un certain nombre d’unités dans les CHU et CHR en raison d’un déficit croissant de personnel soignant et, selon lui, «faute surtout de pouvoir en recruter».
Dans un entretien publié le 27 octobre dans Libération, le ministre de la Santé a commenté le déficit de personnel médical qui touche les hôpitaux publics français. Une situation due selon lui à un problème de recrutement et à une fatigue des soignants après 20 mois de crise sanitaire, mais aussi à des erreurs commises par le passé. L’ex-médecin neurologue a assuré en avoir fini avec «le dogme de la fermeture de lits» mais n’a cependant pas fait allusion aux suspensions de personnels médicaux ne s’étant pas soumis à l’obligation vaccinale.
Interrogé sur une enquête menée par le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy et relayée par Libération indiquant qu’environ 20% des lits des CHU et CHR de France seraient actuellement fermés faute de personnel, Olivier Véran a répondu en ces termes : «Oui, il y a un certain nombre d’unités dans des hôpitaux qui sont obligées de fermer temporairement, ou de réduire la voilure, faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter […] On constate une hausse de près d’un tiers des postes vacants chez les paramédicaux par rapport à l’automne 2019 […] Les démissions augmentent plus significativement entre 2020 et 2021 qu’entre 2019 et 2020 […] Certains soignants quittent l’hôpital parce qu’ils sont fatigués après vingt mois de crise sanitaire. Ces départs peuvent mettre en difficulté des équipes, des services parce que les recrutements sont aussi difficiles. C’est une réalité, et nous la prenons à bras-le-corps». Le ministre de la Santé a également évoqué le fait que, chez les étudiants infirmiers en formation entre 2018 et 2021, un peu plus d’un millier ont démissionné avant la fin de leurs études. «Une enquête sera lancée sur la question, je veux qu’on en comprenne les raisons», a-t-il précisé.