Les dernières semaines du mois de février ont été fertiles en développements dans la guerre opposant les USA/OTAN et la Russie en Ukraine. Les dangers qui guettent le monde, et en particulier l’Europe, se concrétisent et deviennent plus menaçants. Du méli-mélo d’événements disparates et désordonnés, il se dégage néanmoins des perspectives assez claires de collision directe entre l’OTAN et la Russie, c’est-à-dire du passage de la guerre indirecte par procuration actuelle à la guerre directe menée par des soldats et des civils de l’OTAN contre des soldats et des civils russes.
Les deux côtés disposant d’armes nucléaires, la montée aux extrêmes, c’est-à-dire, leur utilisation contre les armées et les civils sort du domaine de la théorie et des doctrines militaires pour entrer dans la sphère de l’application concrète. C’est à ce péril apocalyptique que sont confrontées dans les mois à venir les populations de nombreux pays. Cela exige une prise de conscience, un positionnement et des actions en vue de prévenir une catastrophe annoncée. Essayons d’abord de comprendre les raisons pour l’inquiétude, la source du danger.
Les USA/OTAN ont perdu en Ukraine
La guerre hybride, indirecte, par procuration, organisée et menée par les USA/OTAN depuis 2014 contre la Russie en Ukraine est un échec patent et impossible à camoufler. Loin d’abattre la Russie comme prévu, l’utilisation de l’Ukraine tel un proxy ou un instrument de combat a produit l’effet exactement contraire : le renforcement de la Russie, la destruction de l’Ukraine et la défaite des USA/OTAN. Les forces russes vont de succès en succès sur les champs de bataille, les armes russes démontrent leur supériorité sur celles des USA/OTAN, et l’économie russe se porte si bien qu’elle est maintenant la première d’Europe, tandis que les économies européennes s’embourbent sous l’effet boomerang des « sanctions » imposées à la Russie. Ce résultat n’a rien de surprenant pour tout observateur le moindrement conscient du rapport de force ou des faits économiques et ne s’étant pas départi de ses facultés mentales.
Ce n’était pas le cas des dirigeants des USA/OTAN, adeptes de l’impérialisme étatsunien mariné au néoconservatisme va-t-en guerre. Ivres de leur puissance, prenant leurs désirs pour des réalités, malades de russophobie, ils ont fait passer leur appareil de propagande à la vitesse supérieure, se surpassant en récits sur la facilité d’une victoire contre la Russie. Les populations occidentales ont été soumises à un déferlement sans précédent d’éructations délirantes de la part de leurs dirigeants politiques, médias, commentateurs de plateau et « experts » de service, tandis que toute analyse ou réflexion était ignorée, proscrite, ostracisée ou stigmatisée sous des huées d’insultes et de calomnies. Et pour cause : les mensonges sont des châteaux de cartes qui s’effondrent au contact de la réalité. Le but de la campagne d’hystérie collective était de décérébrer les opinions publiques et de leur faire accepter la folle aventure d’une guerre par procuration contre la Russie. Auto-intoxiqués, hallucinés, les bellicistes occidentaux croyaient à un succès rapide mettant la Russie à genou. L’effondrement économique et une « révolution de couleur » détruiraient l’État russe, ramenant la Russie à l’époque chaotique d’Eltsine, démembrant le vaste pays et livrant ses ressources au capital occidental. Un si bel exploit justifiait la tromperie et la manipulation de leurs populations. Les néocons, convertis au postmodernisme, n’ont-ils pas tenté de créer leur réalité, convaincus que, au bout du compte, ce sont les « faits alternatifs » et la perception qui importent ?
Vous savez, on a beau crier « on est pour la paix », ça ne sert à rien si le récit qui s’installe est que c’est Poutine qui menace, envahit, agresse, et qu’on n’a pas le choix d’y aller (propagande de guerre classique, Poutine a utilisé la même pour faire son opération spéciale, la différence c’est que dans notre cas elle est mensongère, ou plutôt elle est une prophétie auto-réalisatrice puisque c’est nous qui créons la menace que la Russie essaiera de contrer ensuite). Donc bien sûr que les armées atlantistes se rempliront d’hommes affolés s’enrôlant pour défendre leur patrie et leur… Lire la suite »