« On a un ultra-rajeunissement » des auteurs, s’est alarmé le procureur de la République de Marseille lors d’une conférence de presse, dimanche, alors qu’il faisait le point sur deux homicides qui ont eu lieu mercredi et vendredi dans la cité phocéenne.
Marseille est de nouveau le théâtre de meurtres liés au trafic de drogue. Lors d’une conférence de presse, dimanche 6 octobre, le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, a donné de nombreuses précisions sur « deux affaires intimement liées » qui ont fait deux morts, mercredi et vendredi, dans l’agglomération marseillaise. Une « sauvagerie rare », selon le procureur, liée au « conflit actuel » entre deux gangs de narcotrafiquants, la « DZ Mafia » et le clan des « Blacks » de la cité Félix-Pyat, pour la prise de contrôle d’un point de deal.
« On a un ultra-rajeunissement » des auteurs et une victime extérieure, vendredi, non pas touchée par une balle perdue, mais « froidement abattue », a insisté le procureur, soulignant « un degré supplémentaire » franchi et « une perte totale de repères » dans ces guerres de clans, ce qui donne lieu à ce que la justice marseillaise qualifie désormais de « narcomicides ».
Un acte d’intimidation qui tourne au drame
Le premier meurtre a eu lieu mercredi, à 3h40, quand un mineur de 15 ans(Nouvelle fenêtre) a été « lardé de 50 coups de couteau » et « brûlé vif ». Il avait été recruté, « via les réseaux sociaux, pour 2 000 euros », par un détenu de 23 ans du centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, pour un acte d’intimidation. Il devait ainsi « brûler la porte et tirer dans la porte d’un codétenu qu’il [estimait] faire partie du clan des Blacks », a exposé le procureur.
Mais une fois sur place, accompagné d’un autre mineur âgé de 15 ans qui s’est enfui, « il va tomber sur une bande de personnes de la cité Félix-Pyat, qui étaient en faction (…) Il va être questionné, fouillé et les personnes vont découvrir qu’il est armé, rapporte Nicolas Bessone. Dans une scène d’une sauvagerie, sinon inédite, rare », le mineur « va être lardé de 50 coups de couteau et conduit à la cité Fonscolombes, où, selon les résultats de l’autopsie, il va être brûlé vif ».