L’arrivée au pouvoir de Volodymyr Zelensky est-elle en train de rebattre les cartes en matière de résolution de la crise ukrainienne ? A l’initiative de la partie ukrainienne, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien se sont en effet entretenus par téléphone le 7 août, et ont convenu d’organiser une réunion au «Format Normandie», c’est-à-dire avec la France et l’Allemagne.
«Les groupes de travail sont encore en train d’élaborer des documents à signer au plus haut niveau», a fait savoir le service de presse du président ukrainien dans un communiqué cité par le Kremlin. Il s’agit d’une évolution notable côté ukrainien, puisque le 8 juillet dernier, Volodymyr Zelensky avait déjà évoqué la possibilité d’une telle rencontre en souhaitant y associer les Etats-Unis, ce qui n’est donc désormais plus le cas.
Soucieux de finaliser au plus vite les détails de ce sommet, Volodymir Zelensky a appelé dans la foulée le président français Emmanuel Macron, qui a apporté son soutien à l’initiative. «Emmanuel Macron a exprimé son soutien total aux initiatives de l’Ukraine et a convenu de la nécessité d’un sommet dans un proche avenir, qui devrait être précédé d’une réunion des représentants officiels des quatre parties», a ainsi fait savoir le service de presse ukrainien.
L’Elysée a précisé qu’Emmanuel Macron avait «salué l’esprit constructif et de concorde» dans lequel a agi Volodymyr Zelensky et «a insisté sur le fait que les avancées des dernières semaines devront être consolidées». Le président français a «assuré» son homologue ukrainien «de la pleine mobilisation de la France pour parvenir à des résultats concrets, à brève échéance, dans le cadre du format Normandie».
Respecter strictement le cessez-le-feu
L’entretien téléphonique entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, a également été l’occasion pour les deux chefs d’Etat d’aborder la question du règlement du conflit dans l’est de l’Ukraine. Ils ont notamment souligné l’importance de respecter strictement le cessez-le-feu établi à partir du 21 juillet 2019, ainsi que les accords sur le désengagement des forces militaires de la ligne de démarcation. Le président russe a insisté sur le fait qu’il était nécessaire, afin de désamorcer le conflit, d’écarter la possibilité de nouveaux bombardements des villes et villages du Donbass par l’armée ukrainienne, qui engendrent toujours des pertes civiles.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré avoir demandé à Vladimir Poutine d’influer sur les rebelles de l’est de l’Ukraine pour faire cesser une escalade des combats, alors que quatre soldats ukrainiens y ont été tués le 6 août. «Il faut se regarder dans les yeux et mettre fin à cette guerre», a-t-il lancé, selon le communiqué de la présidence ukrainienne.
Les deux chefs d’Etat ont également déclaré qu’il était indispensable de mettre en œuvre de manière cohérente les accords de Minsk, en particulier les aspects juridiques qui prévoient de donner un statut spécial aux autoproclamées République populaire de Donetsk et République populaire de Louhansk. Dans ce contexte, les deux présidents ont noté la nécessité d’un dialogue constructif entre les parties en conflit, y compris dans le cadre du Groupe de contact de Minsk.
Emmanuel Macron avait déjà participé à un entretien par téléphone avec les autres chefs d’Etat ou de gouvernement du format Normandie – Vladimir Poutine, Angela Merkel et le précédent président ukrainien, Petro Porochenko – le 24 juillet 2017. Les dirigeants de ces pays ont depuis réalisé des déclarations conjointes
Il est encore tôt pour savoir quel dirigeant sera Zelensky, malgré son parcours il se pourrait qu’il soit le plus honnête à son poste que ces prédécesseurs.
Sinon, sur un dossier aussi sensible et important, ne pas voir la présence de l’Amérique c’est un sacré indicateur de son réel niveau de puissance actuel.
Les choses changent.