Stage de pauvreté obligatoire pour les élus ?



Les personnes en situation de fragilité ont fait part ce lundi 11 mars 2019 de leurs propositions dans le cadre du Grand débat national. Elles proposent notamment un stage de pauvreté obligatoire pour les élus, les hauts fonctionnaires et travailleurs sociaux.

RSA, SDF, écologie… La délégation représentant les personnes dites fragiles de la société, à savoir en situation de handicap ou précaire financièrement, a présenté ses propositions pour le Grand Débat ce lundi 11 mars 2019 au Conseil Économique, social et environnemental (CESE).

Une proposition a surpris et interpellé l’opinion publique: les élus, les hauts fonctionnaires et les travailleurs sociaux seront obligés de faire un stage de pauvreté. L’idée est de les faire vivre avec les ressources et dans les conditions des personnes les plus fragiles. L’objectif est de les confronter à la réalité des personnes les plus démunies.

Une vingtaine de propositions

François, de la résidence William Booth de l’Armée du Salut à Marseille, Nadine, de l’association APF France Handicap, Gamal du Samu social de Paris et plusieurs dizaines d’autres ont fait état de leurs constats et de leurs solutions devant le ministre chargé de la Ville et du Logement Julien Denormandie et la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé Christelle Dubos.

Après de nombreuses réunions en régions, une vingtaine de propositions sont remontées. Parmi elles : revaloriser les minimas sociaux, un RSA dès 18 ans, la fin du nomadisme d’hôtel en hôtel pour les familles pauvres, des accueils de jour pour les sans-abri 7 jours sur 7 toute l’année ou encore la gratuité des transports en commun pour les ménages les plus modestes. L’environnement n’a pas été oublié. « Tout le monde veut du bio, manger mieux est un enjeu de santé publique » a souligné Gamal. Bernadette, venue de Bretagne, a réclamé « la fin du glyphosate tout de suite », parce que « la santé de nos enfants c’est maintenant ».

« Étudié avec précision »

Plusieurs délégués ont appelé les ministres à « faire appliquer les textes », qu’il s’agisse de la part des logements sociaux dans les villes ou de l’accessibilité pour les personnes handicapées.

Julien Denormandie a promis « non pas que tout sera repris mais que tout sera étudié avec précision ».

En préalable, les participants avaient noté qu’on les sollicitait toujours pour des témoignages, mais rarement pour leur expertise, une mise en garde pour la suite du grand débat.

Le Cese doit rendre le 12 mars 2019 son avis pour le grand débat « Fractures et transitions : réconcilier la France », basé sur une assemblée constitutionnelle avec des citoyens tirés au sort associés aux travaux.

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