Marquée par une pandémie mondiale sans précédent, l’année 2020 a vu le paysage politique et économique international être bouleversé par la multiplication de crises interconnectées : économique, écologique, démocratique… Face à un futur de plus en plus incertain, des chercheurs tentent d’anticiper les ruptures à venir pour se prémunir des plus menaçantes et favoriser les plus souhaitables. C’est l’objectif du Rapport Vigie 2020, publié par le centre de réflexion prospective Futuribles International. Entre transformations de l’environnement, basculement des rapports de force entre puissances et poids croissant des religions, 16 scénarios de ruptures sont explorés pour les 30 prochaines années.
Plus d’un an après l’apparition de la covid-19, les conséquences sociales et économiques délétères de la pandémie et de sa gestion par les autorités s’incarnent dans la lassitude généralisée qui s’empare d’une population toujours plus impactée par des mesures liberticides. Alors que notre relation avec les écosystèmes naturels, à l’origine de la pandémie, n’est que trop rarement questionnée, certains scientifiques affirment que d’autres crises sont à prévoir. Quelles sont les ruptures qui attendent le monde dans les décennies à venir ? Peut-on s’employer à les favoriser, à les freiner, à les influencer ? De quelles opportunités sont-elles porteuses et quelles menaces représentent-elles ? Ce sont à ces questions, et à bien d’autres, que le centre de réflexion prospective Futuribles International a tenté d’apporter des réponses.
Du probable à l’inacceptable
L’association est un espace de réflexion et de discussion sur le futur, dont les travaux visent à comprendre et anticiper les grandes transformations du monde. Ses activités ont également pour objectif de diffuser des pratiques impliquant différents acteurs dans la construction du futur et de nourrir le débat public, notamment à travers la revue Futuribles, éditée depuis 1975. Les 278 pages du Rapport Vigie 2020 proposent ainsi plusieurs scénarios pour l’avenir, fruits de réflexions menées par l’équipe du centre et enrichies par les apports du réseau d’experts et des membres de l’association. Ils ont été rédigés indépendamment les uns des autres par une quinzaine d’auteurs, et complétés par les récits de science-fiction d’écrivains comme Catherine Dufour, Marc Atallah ou encore Ketty Steward, qui ouvrent ce rapport aux imaginaires.