A quoi ressemblerait la vie sur Terre si l’humanité n’avait jamais vu le jour ? C’est notre question de la semaine.
Si nous n’existions pas, la biodiversité serait bien plus importante sur Terre, selon une étude danoise publiée en 2015 dans la revue Diversity and Distributions. La carte ci-dessous, issue de ces travaux, compare ainsi l’état actuel de la biodiversité (ici, nombre d’espèces différentes de mammifères de plus de 45 kg) avec une modélisation qui élimine l’influence anthropique.
Selon cette carte, si nous n’existions pas, le paysage sous nos latitudes ressemblerait à celui du… Serengeti, parc national en Tanzanie. Avec des mammifères géants tels des éléphants et des rhinocéros gambadant librement dans les plaines !
Mais comment les chercheurs s’y sont-ils pris pour aboutir à une telle carte, et surtout pour annuler toute influence de l’être humain au cours des derniers millions d’années ? L’équipe s’est basée sur des travaux issus d’une analyse précédente, selon laquelle l’épisode d’extinction de la faune connu lors du quaternaire serait en fait due… à l’émergence d’homo sapiens.
La corrélation entre l’expansion de notre espèce et la disparition de près de 30% des grands animaux de l’époque est en tout cas frappante. « L’Europe est loin d’être le seul endroit où la présence humaine a réduit la diversité des mammifères. Il s’agit d’un phénomène mondial », expliquait à l’époque le professeur Jens-Christian Svenning, co-auteur de l’étude. « Dans la plupart des cas, il y a un très fort déclin de cette diversité par rapport à ce qu’elle aurait dû être naturellement. »