Un groupe de quatre anciens salariés de la papeterie a déposé vendredi dernier un projet de reprise de l’usine sous forme de Scop. Ce sont 120 emplois qui sont en jeu.
Ils veulent reprendre leur usine pour relancer son activité et sauver des emplois. Quatre ex-salariés de la papeterie ArjoWiggins, dont trois membres de la CGT, ont déposé vendredi dernier au tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) un projet de reprise de leur usine située à Jouy-sur-Morin.
Depuis son placement en liquidation judiciaire le 16 janvier dernier, les portes de la papeterie spécialisée dans la fabrication de papier sécurisé pour billets et documents officiels, sont closes. Depuis février, les 220 salariés sont au chômage. Certains espèrent une éventuelle reprise d’activité.
Deux projets sont sur la table : le premier, secret mais ambitieux, nécessiterait un gros apport est porté par un ex-salarié et un investisseur. Le second est celui qu’ont déposé la semaine dernière les quatre ex-Arjo.
Ils estiment avoir besoin de 15 à 20 M€
« Notre objectif est de reprendre l’usine dans le cadre d’une Société coopérative et participative (Scop) et ainsi sauver 120 des 220 emplois, ainsi qu’une ligne de production. Nous allons nous tourner vers une production écologique avec du papier à base de chanvre. Dans un premier temps nous continuerons à produire du papier pour imprimer des billets de banque et des documents officiels avant d’opérer une transition vers le papier d’art », explique Patrice Schaafs, délégué syndical CGT des ex-salariés.
Pour relancer les machines, les « Arjo » estiment devoir réunir entre et 15 et 20 M€ auprès des banques mais aussi grâce à l’entrée des futurs salariés au capital. « Nous devons désormais consulter nos collègues pour savoir combien ils sont prêts à investir dans la Scop », confie Patrice Schaafs.
Le juge-commissaire rendra sa décision d’ici un mois en optant soit pour l’une des deux solutions de reprise soit en clôturant définitivement la liquidation.
DEUX REPRÉSENTANTS DU PERSONNEL ASSIGNÉS POUR ENTRAVE À LA LIQUIDATION
« Avec cette assignation, on tente de nous intimider pour que notre projet de reprise d’activité n’aboutisse pas ». Patrice Schaafs n’entend pas se laisser faire et contestera l’assignation en référé, qui le vise ainsi qu’un autre salarié pour entrave à la liquidation.
Le représentant syndical et son collègue risquent une astreinte de 300 € par personne et par jour d’occupation.
« Nous avons empêché une seule fois le commissaire-priseur d’accéder au site mais il a quand même pu faire l’inventaire du matériel sans souci. Les experts des entreprises chargées de la dépollution du site ont aussi pu faire leur travail et rendre leurs rapports », assure Patrice Schaafs.