POLITIQUE – Après un décollage en trombe, la campagne de recueil des soutiens pour déclencher un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation du groupe ADP commence à battre de l’aile. Pour la première fois depuis le déclenchement de cette procédure inédite à la mi-juin, le nombre de signataires est passé sous la barre des prévisions requises pour espérer déclencher un référendum. Un signal d’alerte pour les promoteurs de ce RIP anti-privatisation.
Officiellement, rien n’est perdu et l’objectif reste le même: obtenir avant le printemps prochain le soutien de près de 4,7 millions d’électeurs en vue d’imposer un référendum. Mais pour atteindre ce résultat exceptionnel d’ici le 12 mars 2020, il faudrait, selon les calculs du site adprip.fr, qui comptabilise les signataires sur le site officiel, que 568.000 aient déjà enregistré leur paraphe, contre seulement 521.000 à la date de ce mardi 16 juillet.
Comme le montre le graphique mis à disposition par adprip.fr, le nombre de soutiens enregistrés par le ministère de l’Intérieur est désormais inférieur aux projections requises. La faute à un tassement très net des signatures collectées après l’engouement des débuts. Près de 90% des soutiens obtenus l’ont été dans les 15 premiers jours de la collecte. Depuis, le nombre de signatures décline quasi quotidiennement.
Passé l’effet de surprise dans les médias, l’absence de campagne institutionnelle officielle et l’arrivée de l’été ne jouent pas en faveur de cette procédure exceptionnelle. D’où l’acharnement des promoteurs de ce RIP ADP à obtenir du gouvernement des concessions pour, disent-ils, “mieux informer les Français” sur ce projet.
“On ne peut pas consacrer 12 millions d’euros au Grand débat et à un site très bien fait et nous laisser au temps du minitel pour le RIP”, a expliqué Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat, qui a manifesté jeudi dernier devant la Place Beauvau.
Une délégation des 248 parlementaires à l’initiative du RIP sera reçue le 23 juillet par le ministre Christophe Castaner dans le cadre du comité de suivi de la procédure référendaire.
À la même date, ces parlementaires ont également rendez-vous au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour aborder la question de l’information sur le RIP sur les chaînes publiques.
Selon une récente enquête YouGov pour Le HuffPost, 75% des Français interrogés sont “prêts à signer une pétition pour réclamer l’organisation d’un référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris”.