Aujourd’hui, la retraite progressive est accordée à condition de travailler à temps partiel. Le haut-commissariat chargé de la réforme des retraites demande s’il ne faudrait pas lever cette restriction.
Pourquoi limiter l’activité des assurés qui optent pour la retraite progressive ? Dans le document de travail remis en fin de semaine aux partenaires sociaux, lu par « Les Echos », le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, pose la question, en vue d’adapter ce dispositif au futur régime universel de retraite par points .
Les pionniers de la retraite progressive – ils ne sont que 13.400 en 2016 – doivent exercer entre 40 % et 80 % d’un temps plein, ou, s’ils sont indépendants, tirer un revenu réduit de leur activité professionnelle. C’est la condition pour pouvoir jouir à la fois d’une partie de leur pension de retraite et d’un salaire. Pour accroître le recours à cette formule de retraite à la carte, il faudrait supprimer ce frein.
D’autant plus, comme le souligne le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans une note publiée en novembre, que la philosophie actuelle de la retraite progressive, où la pension apparaît comme un « revenu de remplacement » pour les heures de travail en moins, ne colle pas avec celle du futur système de retraite par points. La nouvelle conception est purement « patrimoniale » : chaque heure travaillée doit être cotisée et, donc, doit donner des droits de tirage sur le système de retraite.
« A compter de quel âge peut-on autoriser une liquidation partielle de la retraite ? » interroge aussi le Haut-commissariat, dans son document. En effet, 80 % des bénéficiaires partent avant l’âge légal : un avantage qui va à l’encontre de la tendance à l’allongement du temps de travail. Le COR considère qu’il est possible de conserver ce privilège, à condition d’imposer une décote plus forte, de faire respecter une quotité minimale de travail, voire de réserver ce droit aux chômeurs de longue durée, aux aidants familiaux, etc.