Au lendemain de l’acte 11 des Gilets jaunes, le 27 janvier, les Foulards rouges ont battu le pavé à Paris pour «défendre la démocratie et les institutions». Si nombre des participants ont dit partager quelques revendications des Gilets jaunes, l’un d’entre eux a sévèrement critiqué les membres du mouvement citoyen et plus particulièrement Jérôme Rodrigues, l’une de ses figures médiatiques.
Filmé par la caméra du journaliste de Brut Remy Buisine, on peut le voir s’égosiller au niveau de la place de place de la Bastille, point de chute du cortège : «Ces gens aujourd’hui veulent piéger la France. Ils veulent des morts. Ils veulent que la police tire à balles réelles sur des manifestants pour ensuite mettre le feu au poudre. Ils veulent entraîner la France dans l’insurrection, dans la sédition. Moi, le militant de centre-droit, je ferai tout ce qu’il faut [pour les en] empêcher […]. C’est gens-là aujourd’hui [bénéficient] de l’impunité. Ils disent tout ce qu’ils veulent. Ils veulent marcher sur l’Elysée […] sans que l’on puisse dire quoique ce soit.»
Interpellé par cette intervention empreinte de colère, le journaliste lui demande alors s’il est «opposé aux Gilets jaunes». Le manifestant répond, toujours en criant, qu’il n’est pas contre les manifestants du mouvement citoyen mais les accuse d’hypothéquer l’avenir de la France. Une réponse qui déclenche immédiatement les applaudissement de certains manifestants qui l’écoutaient d’une oreille attentive.
Affirmant de nouveau avoir milité un temps au centre-droit, l’homme estime qu’Emmanuel Macron a donné une «espérance à [une] majorité de Français qui ne se reconnaissaient ni à droite ni à gauche». Dans la même veine, il poursuit alors son réquisitoire à l’encontre des Gilets jaunes en les qualifiant de «chemises brunes».
Puis l’homme poursuit sa charge en égratignant Jérôme Rodrigues, gravement blessé à l’œil à Paris lors de l’acte 11 des Gilets jaunes : «Quand le type, ici même hier [place la Bastille], il s’est pris une balle en caoutchouc dans l’œil, le soir même, qu’est-ce qu’il a fait ? Au lieu de rester chez lui, il s’est pris en photo […] Il a [érigé] son œil comme un trophée. Ce n’est pas responsable», hurle-t-il. Un propos démenti par certaines personnes qui lui rappellent alors que Jérôme Rodrigues est toujours hospitalisé.
Alors qu’il poursuit son échange avec d’autres personnes, une femme, semble-t-il une journaliste, lui tend le micro et lui demande son identité. «Je m’appelle Francis Pourbagher», répond-il avant de prononcer un énième réquisitoire à l’encontre des Gilets jaunes.
La scène se conclut par un échange tendu entre l’homme et Remy Busine, qui lui reproche de ne pas répondre à sa question au sujet de ses convictions politiques. Après plusieurs tentatives du reporter de Brut, l’individu déclare avoir milité au sein de l’ex-UDF et n’appartenir désormais à aucun parti politique.
Ce #FoulardsRouges est tristement connu dans les #HautsdeSeine : #FrancisPourbagher est l’ex-directeur de cabinet du maire #LR d’#Asnières @maeschlimann.
Spécialiste des coups bas, il a notamment été condamné pour dénonciation calomnieuse d’un opposant : https://t.co/7KzWOxK59X pic.twitter.com/or2DB5C0Ig— Christophe Grébert (@grebert) 28 janvier 2019
Selon un article du Parisien daté de 2006, l’homme a été condamné à six mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse à l’égard d’un opposant municipal, alors qu’il dirigeait le cabinet du maire UMP d’Asnières.
Selon l’AFP, les faits remontent au 29 octobre 2003. Ce soir-là, rapporte l’agence, Francis Pourbagher «dit s’être arrêté devant un panneau d’affichage portant un tract d’une association de quartier opposée à la municipalité». L’AFP poursuit : «Au moment où il veut retourner à son véhicule – garé à contresens de l’autre côté de la rue –, il affirme qu’une voiture, dont il a ensuite fourni le numéro d’immatriculation à la police, lui aurait « foncé dessus ». La plaque correspond à la voiture de Shebli Anvar, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et membre d’une association de quartier opposée à la mairie». Après u ne enquête de 24 heures, le parquet de Nanterre avait classé la plainte.