VIDEOS – Le procès du coq Maurice s’est tenu ce jeudi matin. La décision du tribunal d’instance de Rochefort, en Charente-Maritime, sera rendue le 5 septembre.
Entourée d’une poignée de coqs venus en soutien avec leur propriétaire de Montguyon, dans le sud de la Charente-Maritime, Corinne Fesseau a fait son entrée au palais de justice de Rochefort ce jeudi matin. Reportée au début du mois de juin, l’audience – elle est poursuivie par ses voisins pour les troubles anormaux du voisinage provoqués par le chant matinal de son coq Maurice, dans le jardin de sa maison à Saint-Pierre d’Oléron – a bien eu lieu. Avocat des requérants, un couple de retraités originaires du Limousin et possédant une maison secondaire sur Oléron, Me Vincent Huberdeau a résumé l’affaire en ces termes : le procès du « respect d’autrui » par rapport au « bruit, quel qu’il soit : tondeuse, chien, âne, musique ». Réfutant un procès entre « citoyens bobo et ruraux », il a soutenu que ses clients habitaient depuis 2004, bien avant le coq Maurice né au printemps 2017, dans un lotissement proche du centre-ville de Saint-Pierre-d’Oléron, 7 000 habitants l’hiver et 35 000 l’été. Il a demandé au tribunal que les nuisances « cessent », avec une astreinte envisageable.
En réponse, Me Julien Papineau, qui défend la propriétaire du coq, s’est dit « abasourdi ». S’il « peut concevoir » que les voisins de Corinne Fesseau « ressentent une nuisance », il a ajouté qu’il fallait « des preuves ». Le constat d’huissier, qui s’est déplacé à trois reprises en avril 2018, pour entendre finalement le coq chanter « par intermittence » durant deux matinées (entre 6 h 40 et 7 heures), ne suffit pas pour lui, en l’absence d’autres plaintes de voisins.
Comité de soutien pour le #coq #Maurice, à #Rochefort. pic.twitter.com/d2UCTgqNPZ
— cottin sylvain (@s_cottin) 4 juillet 2019
Le père de Maurice
Au-delà, il a défendu le caractère rural de l’île d’Oléron, où les habitants qui ne vivaient pas encore du tourisme après la guerre subsistaient avec du « poisson, des oeufs. Il n’avaient pas un radis », a-t-il glissé. Enfin, il a fait allusion au père du coq Maurice, qui vit à proximité d’une maison de retraite dont les résidents tiennent à la « présence ». Il a demandé 1 000 euros de dommages et intérêts à verser à la caisse des péris en mer du port de pêche de la Cotinière.