PRO & ANTI TRUMP – Les Reportages de Vincent Lapierre


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Alors que Donald Trump participait à la commémoration du 11 novembre à Paris, une manifestation « anti Trump » avait lieu place de la République. La veille, une trentaine de personnes s’étaient rassemblées pour souhaiter la bienvenue au président américain. Vincent Lapierre et l’équipe du Média pour Tous étaient sur place, pour le meilleur et pour le pire…

Pour approfondir l’analyse de la venue de Trump à Paris et des réactions que cela a suscité en France, ne ratez pas l’article de notre rédaction – sous la vidéo !

Donald John Trump, le président illisible

 

Après deux ans à la tête de l’Etat, le quarante-cinquième président des Etats-Unis d’Amérique demeure plus que jamais illisible, ce qui ne favorise pas le rapprochement entre ses partisans et ses adversaires. Les premiers voient en lui le sauveur d’une Amérique en perdition économique et morale, les seconds un demi-fou imprévisible qui a le doigt sur le bouton atomique, deux Trump qui ne sont pas forcément incompatibles…

 

L’homme a pourtant, à mi-mandat, changé plus de choses que son prédécesseur Barack Obama en deux mandats. Ce candidat qui pour une fois n’était pas issu de l’establishment et qui était vierge de tout mandat électif, caricaturé d’abord en clown au début de 2016 lorsque les candidats au poste suprême se déclaraient et que personne ne le prenait au sérieux, est devenu après sa victoire surprise l’ennemi public numéro un des médias de la côte Est et de la machine de guerre culturelle de la côte ouest (Hollywood, GAFA).

 

Depuis son élection du 6 novembre 2016, il n’est pas un jour sans que le milliardaire n’essuie un article ou un livre à charge en plus des cabales venues des entrailles du Pentagone ou des services de sécurité intérieur et extérieur (FBI, NSA, CIA). Une bonne partie de la société civile (à ne pas confondre avec le peuple) et de l’appareil d’Etat américain résistent au trumpisme.

 

C’est la raison pour laquelle Donald Trump a changé de conseillers, de collaborateurs et de secrétaires d’Etat à un rythme inédit : limogeage de son ministre de la Justice par intérim le 31 janvier 2017, de son conseiller à la sécurité nationale le 13 février, de son directeur de la communication en août de la même année, et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Plus d’un tiers des technocrates les plus hauts placés dans l’administration feront l’objet d’un départ forcé ou volontaire en moins d’un an.

 

Donald Trump n’aura pas attendu les dix-huit mois traditionnels du remaniement à la française pour changer les hommes aux postes stratégiques de l’Etat américain. Ce qui apparaît comme une fragilité peut aussi être le signe d’un renforcement du pouvoir exécutif suite à des purges précises et circonstanciées. En face, l’Etat anti-Trump frappe fort également : l’accusation de collusion avec la Russie qui aurait favorisé son élection a constitué la menace principale sur la politique trumpienne et a fragilisé par ricochet la politique extérieure américaine.

 

Si les ondes de choc de ce feuilleton politico-judiciaire se sont atténuées, la procédure d’impeachment a été longtemps sur la table des juges et des médias. Heureusement pour Trump, après deux ans de lutte acharnée, la majorité des voix lui semble acquise à la cour suprême avec la nomination dans la douleur d’un juge républicain acquis à la cause présidentielle. Car les républicains n’étaient pas tous, loin de là, partisans de ce milliardaire arrogant coureur de jupons et passé par la télé-réalité. Un sacrilège vivant contre l’establishment de droite.

 

Les deux ans de cette présidence insolite ont été à ce point brouillés par les luttes de clans et le portrait peu flatteur que les journaux américains lui ont taillé qu’il est difficile de détourer le vrai Trump. Au fond, quel homme et quel président est-il, une fois débarrassé de toutes ces scories médiatiques ?

 

En tant qu’homme de droite assumé, adepte dans le champ économique d’un capitalisme protectionniste synonyme de retour des usines sur le sol national, Donald Trump a partagé la presse officielle qui est généralement libérale puisqu’elle appartient à des conglomérats ou des holdings géants (le Washington Post a été racheté en 2013 par Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde et fondateur d’Amazon, et le New York Times reste très lié aux milieux d’affaires de Wall Street). Que dire d’un homme qui veut défendre l’emploi local en augmentant les tarifs douaniers des produits chinois pour l’essentiel, et qui fait effectivement baisser le taux de chômage sous les 4% et accroître le salaire moyen de l’employé américain de près de 3% ?

 

Autant de mesures populaires qui ont placé la presse nationale dans un dilemme : en attaquant Trump, elle trahissait les intérêts concrets du peuple américain, qui existe bel et bien selon Howard Zinn. Et le soutenant, elle passait pour anti-libérale, à la limite du gauchisme. Le brouillage médiatique a pour origine ce paradoxe apparent : Trump est un dirigeant libéral qui privilégie le nationalisme économique, ce qui va à l’encontre du capitalisme financier sans frontières qui fait tant de mal aux peuples.

 

Un positionnement qui change la donne et qui casse les lignes, selon l’expression de Jean-Pierre Chevènement, cet autre homme politique hors système. Pour ne rien arranger, Trump s’est attaqué à la gauche incarnée par le puissant courant féministe auquel s’est adjoint récemment le courant LGBT, basé sur le concept de « gender » ou « construction des sexes ». Ce faisant, Trump ne pouvait pas ignorer qu’il entrerait en conflit avec l’un des soubassements de l’idéologie dominante.

 

Ces choix paradoxaux en apparence ne sont pas incohérents car ils recoupent le calcul électoral du candidat Trump : mieux vaut miser sur le peuple travailleur que sur l’union des minorités ou des revendications communautaires. Une inspiration gagnante puisque son adversaire ultralibérale ou antisociale Hillary Clinton a perdu contre toute attente… des forces du système. Même le racisme supposé du candidat Trump n’aura pas réussi à lui opposer un vote massif des communautés noire et latino.

 

Retrouve-t-on cette cohérence et cette continuité dans la politique extérieure de Donald Trump ? Dans ce domaine aussi la presse occidentale s’est déchaînée à l’unisson contre les décisions du président. Tout interventionnisme au Moyen-Orient lui sera reproché par les pacifistes, tandis que le non-interventionnisme lui vaudra coups bas et provocations de la part des « faucons » du Pentagone. Mais si Trump n’est pas un néoconservateur, alors qu’est-il ? Un protectionniste non-interventionniste à l’ancienne ? Un gendarme du monde qui utilise la persuasion des mots plutôt que la force brute ? Donald Trump ne serait donc pas la brute que décrivent ses adversaires ?

 

Pourtant Trump est intervenu dans la plupart des grands conflits ou antagonismes qui secouent la planète. N’est-il pas à l’origine du rapprochement historique des deux Corée, qui désormais se parlent ? N’a-t-il pas tendu la main à Poutine qui, après l’écrasement de Daech, est redevenu malgré lui le nouvel ennemi du Pentagone ?

 

À son crédit, il n’a pas envoyé l’US Army en Syrie (mais Obama non plus), n’a pas revendiqué la victoire sur l’Etat islamique, et n’a toujours pas attaqué la Chine, du moins militairement. La gestion des tensions plutôt que l’affrontement direct semble être le credo trumpien, celui d’un homme d’affaires plutôt que d’un militaire dans l’âme.

 

Inversement, certaines déclarations choc ou tweets provocateurs du président cachent une faiblesse, une hésitation ou une concession faites à ces faucons qu’il n’arrive pas à déplumer. Cela a été le cas du bombardement aérien de la Syrie le 13 avril 2018 (les Russes ayant été avertis…), des sanctions et des accusations entretenues contre l’Iran, des pressions sur l’Union européenne et du double jeu avec les pouvoirs israélien et saoudien.

 

Le problème de lisibilité de Donald Trump en matière de politique extérieure (voir le feuilleton rocambolesque de l’OTAN) serait alors la conséquence de la lutte entre le clan présidentiel et le clan atlantiste.

 

Au fond, il semble que l’Amérique soit trop puissante pour être dirigée par un seul homme, fut-il un solide négociateur. Et si elle tangue actuellement, c’est que des luttes internes en limitent la portée extérieure. Une hésitation géopolitique dont les nouveaux tsars Vladimir Poutine et Xi Jinping ont su opportunément profiter. La superpuissance américaine est en train malgré elle de partager son territoire d’influence et Trump est peut-être l’homme qui a compris et qui accompagne ce changement fondamental vers une Amérique à taille plus humaine.

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nicolas.jean
6 années il y a

Je suis dégoûté par cette agression #soutien

darwini
6 années il y a

Cool le nouveau générique ?

de Courtenay Fabrice
6 années il y a

Comme d’hab , une belle bande de lâches, a 10 sur un mec. Si tu avais sorti ta gazeuse cela aurai dégénéré encore plus.
Pour ton matos il n’y pas pas des sortes de sangles que tu attaches aux poignets?

duten
6 années il y a

j’aime le nouveau générique avec le fourbe « mais nous ne sommes pas sionistes » de Bousquet;)
des reportages toujours intéressants dans l’action, et des plus long formats avec des entretiens plus en profondeur
si vous arrivez à avoir ce même genre d’entretien sur le sujet du national-sionisme qui me semble primordial, vu la tournure des événements, on passerait à un autre niveau, un entretien de Zemmour, j’imagine que vous êtes sur le coup
soutien à l’équipe!

marcellesegal
5 années il y a

Je n’ai pas encore regardé la vidéo jusqu’au bout, mais, en réponse au vieux juif menteur, Vincent aurait pu citer un pays où peuvent vivre les Chrétiens et les Juifs : l’Iran. Je n’ai pas vérifié la composition de la dernière assemblée, mais j’avais vu un reportage où s’exprimaient des députés juifs iraniens.

Cariatide
5 années il y a

donc résumé sociétale des Pro Trump : blanc catholique . Franchement j’ai juste envie de leur donner des tartes tellement ils sont imbuvables d’arrogance envers tout ce qui n’est pas de leur caste sociale.

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