La plateforme de cartographie et de centralisation des informations concernant les députés et les sénateurs français, le Projet Arcadie, a produit un rapport le 16 janvier, intitulé «Lutte contre la corruption des élus : le cas de la Haute Autorité pour la Transparence dans la vie Publique (HATVP)». D’après le bilan du site internet, seulement 61 députés sur 577 (soit un peu plus de dix pour cent) ont «strictement» respecté leurs obligations déclaratives auprès de la HATVP concernant leurs activités professionnelles, leurs revenus ou leurs participations financières.
«433 députés n’avaient pas déclaré les changements d’assistants parlementaires (+20 %), 125 un mandat de conseiller municipal (-3 %) et 101, leurs fonctions politiques (+5 %)», précise le Projet Arcadie. Un même élu pouvant d’ailleurs être concerné par plusieurs omissions. Parmi les autres chiffres, «38 députés (-5 %) étaient encore concernés par des sociétés qu’ils n’avaient pas indiquées dans leurs déclarations d’intérêts et 47 par des rémunérations omises».
Après la publication de ces informations, plusieurs voix de la majorité se sont élevées. La députée LREM et questeur de l’Assemblée nationale Laurianne Rossi a par exemple tweeté : «Stop aux raccourcis et aux effets d’annonce qui viennent nourrir encore l’antiparlementarisme […] Les infos manquantes relèvent très majoritairement de changement de collaborateur et, pour une minorité, d’activités extérieures au mandat.»
Stop aux raccourcis et aux effets d’annonce qui viennent nourrir encore l’antiparlementarisme. Tous les parlementaires ont rempli leurs obligations et rendu leurs déclarations d’activités & de patrimoine @HATVP. Lisez bien le rapport de @Projet_Arcadie [1/2] https://t.co/A6Oy8wKiG0
— Laurianne Rossi (@lauriannerossi) 16 janvier 2019
Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a quant à lui profité de ses vœux à la presse, le 16 janvier, pour critiquer l’étude du Projet Arcadie : «Les députés ont satisfait aux exigences de leurs obligations de transparence, quoi qu’en disent les organisations dont on reproduit le fiel antiparlementariste.»
Le Projet Arcadie a également fourni un sondage en collaboration avec l’Ifop. D’après Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’Ifop : «77 % des Français disent que la France ne se donne pas réellement les moyens pour lutter efficacement contre la corruption des élus.»
«Ce qui montre bien le climat d’extrême défiance qui règne aujourd’hui en France», ajoute-t-il.