Emmanuel Macron a annoncé vouloir un « Beauvau de la sécurité » afin de réformer la police, tandis que les forces de l’ordre ne décolèrent pas face à l’exécutif.
Réformer l’institution
Dans un courrier daté du 7 décembre et consulté par l’AFP, Emmanuel Macron a répondu au syndicat Unité-SGP-Force Ouvrière qu’il souhaitait la tenue d’un « Beauvau de la sécurité » dès le mois de janvier. Ce dernier devrait avoir pour thème principal la réforme de l’institution policière, notamment afin « d’améliorer les conditions d’exercice » des forces de l’ordre mais aussi de « consolider » les liens avec les Français. « J’y interviendrai personnellement », a également annoncé le chef de l’État au secrétaire général du syndicat Yves Lefebvre, qui s’était auparavant plaint de ses propos sur des contrôles au faciès lors de son passage sur le média Brut. Emmanuel Macron a en outre précisé qu’il « souhaite avancer rapidement et concrètement pour améliorer les conditions d’exercice du beau et indispensable métier qui consiste à garder la paix ». « La France tient par ses policiers et ses gendarmes […] nous leur devons soutien et protection. J’y veillerai », a-t-il conclu.
Le Beauvau de la sécurité annoncé par le Président de la République est la première pierre de la grande loi de programmation de la sécurité intérieure que les forces de l’ordre méritent depuis longtemps.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 8, 2020
Sept chantiers de réforme
Alors que les tensions restent vives entre les forces de l’ordre et le gouvernement, le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de « recevoir dès que possible » les syndicats de policiers. « Il y a urgence à agir », a-t-il déclaré. En réponse à la polémique sur les récentes violences policières, Gérald Darmanin avait proposé fin novembre sept différents chantiers de réforme de la police : formation, encadrement, moyens, captation vidéo des interventions, inspection, effectifs et lien entre police et population. Les syndicats des forces de l’ordre seront reçus le 18 décembre par le locataire de la place Beauvau afin de travailler sur ces « sept péchés capitaux » de la police, selon les mots de ce dernier.
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Les syndicats restent méfiants
L’annonce de ce « Beauvau de la sécurité », qui devrait réunir représentants des forces de l’ordre, élus mais également des citoyens, ne satisfait toujours pas les différents syndicats policiers contactés par l’AFP. Bien que le secrétaire général du syndicat Unité-SGP-Force Ouvrière Yves Lefebvre a « salué la réponse rapide du président », son secrétaire délégué Grégory Joron a déclaré que « cela fait plusieurs mois » qu’ils « demandent une réforme de fond de la police ». Du côté du syndicat Alliance, le secrétaire général Fabien Vanhemelryck ne décolère pas : « Nous ne répondrons pas à l’invitation tant que le président Macron ne donnera pas suite à nos revendications sur la protection du policier ». Tandis que chez Synergie Officiers, le secrétaire général Patrice Ribeiro a estimé que « ce n’est pas avec un séminaire avec des élus et des citoyens triés sur le volet qu’on va régler le problème ».
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