Si 98 % des Français ont accès à une eau conforme aux critères réglementaires, selon la dernière étude de l’UFC-Que choisir, des milliers de consommateurs boivent une eau contaminée par les pesticides, alerte l’association.
À première vue, cela ressemble à une bonne nouvelle : d’après la quatrième étude de l’UFC-Que choisir concernant l’eau du robinet, publiée mardi 20 avril, « 98 % des consommateurs ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires, soit une progression de plus de 2 points par rapport à la précédente étude de 2017 ». Ce qui ne signifie pas pour autant que nous buvons une eau de bonne qualité, alerte l’UFC-Que choisir. En cause : la pollution agricole, diffuse et mal prise en compte.
Première nuance, ce « 98 % » d’eau conforme ne doit pas masquer le fait que des milliers de personnes avalent des molécules chimiques à chaque gorgée. « Approximativement 450 000 consommateurs boivent une eau non conforme car contaminée par les pesticides », estime l’UFC. Les molécules retrouvées sont essentiellement des herbicides : atrazine — un pesticide interdit mais très rémanent dans l’environnement, métolachlore, bentazone, terbuméton ou encore l’AMPA, un produit de la dégradation du glyphosate.
Régulièrement, des communes connaissent des restrictions d’eau en raison d’une trop forte teneur en pesticides : en juin dernier, les habitants de Tautavel (Pyrénées-Orientales) ont dû aller se ravitailler en bouteilles, car l’eau du robinet, prélevée directement dans la rivière, était devenue impropre à la consommation.
« Conforme » ne signifie pas sans pesticides
Mais même quand elle est déclarée « conforme », l’eau du robinet peut être polluée, s’inquiète Olivier Andrault, de l’UFC : « On dit que l’eau est « conforme à la réglementation » certes, mais cette réglementation et son application présentent de nombreuses carences. »