En Haute-Garonne, des tonnes de fumier ont été déversées devant la permanence de la députée Monique Iborra, qui la veille disait assumer son vote en faveur du traité de libre-échange avec le Canada.
« Tous les députés qui ont voté » en faveur de la ratification du CETA sont désormais ciblés. Dans la nuit de jeudi à vendredi, deux nouvelles permanences de parlementaires La République en marche ont fait l’objet de dégradations de la part d’agriculteurs en colère.
Devant celle de la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, vingt tonnes de fumier ont été déversées. Le déclencheur: le refus de celle-ci, comme d’autres, de se rendre à une rencontre prévue lundi avec des représentants du secteur. La députée de la 3ème circonscription du même département, Corinne Vignon, a quant à elle vu sa permanence murée au moyen de parpaings. Du fumier a par ailleurs été déversé devant la préfecture.
En début de semaine, Monique Iborra disait assumer son choix de soutenir le traité de libre-échange avec le Canada. D’après elle, c’est un moyen « d’imposer à nos partenaires d’Outre-Atlantique notre niveau d’exigence en matière de climat, d’environnement et de précaution sanitaire ».
« Les agriculteurs en ont marre »
Cet argumentaire ne convainc pas le moins du monde Luc Mesbah, secrétaire général adjoint de section syndicale FDSEA en Haute-Garonne, interrogé par BFMTV:
« Aujourd’hui, les agriculteurs (…) en ont marre de leur comportement. (…) On cible tous les députés qui ont voté les accords dans tous les départements de France. »
Derrière le symbole du fumier déversé, il y a l’image de ce que les Français, d’après ces agriculteurs (en l’occurrence occitans), consommeront une fois que le CETA entrera pleinement en vigueur.
« C’est ce que, bientôt, les Français auront dans l’assiette. De la merde! (…) Et M. Castaner, il oublie un truc, c’est que c’est nous qui faisons à manger aux Français. Et nous, on fait de la qualité », a par ailleurs argué un céréalier, Jean-François Lamassé, pour BFMTV.
La référence au ministre de l’Intérieur est liée au fait que, jeudi, Christophe Castaner a assimilé l’un des saccages de permanence parlementaire à un « attentat ». Du côté des agriculteurs, d’autres opérations sont prévues, mais les représentants syndicaux assurent être encore ouverts à la discussion avec le gouvernement.