Ce lundi 25 octobre, neuf pays se sont opposés à la proposition franco-espagnole de réformer les marchés de l’énergie en Europe, dans un contexte où les prix augmentent drastiquement.
L’Europe appelle à la prudence
En Europe, les prix de l’électricité flambent. Si bien que la France et l’Espagne appelaient la Commission européenne à découpler les prix de l’électricité de ceux du marché du gaz. Seulement, ce lundi 25 octobre, neuf pays de l’Union ont refusé cette réforme du marché européen de l’électricité. « Comme la flambée des prix s’explique par des facteurs mondiaux, nous devons être extrêmement prudents avant d’interférer dans la structure des marchés énergétiques intérieurs. Cela ne peut être une solution pour amortir la hausse actuelle » assuraient-ils. Quant à la Commission, elle juge « efficace » ce système de tarification qui encouragerait le développement des énergies renouvelables.
Des règles jugées « obsolètes »
De son côté, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, considère ces règles comme « obsolètes ». L’ex-Républicain appelle à revoir « de fond en comble le fonctionnement du marché unique de l’électricité ». Seulement, les neuf opposants à cette proposition assurent, quant à eux, que la concurrence entre fournisseurs d’électricité « contribue à l’innovation, à la sécurité des approvisionnements et est un élément clef pour faciliter la transition [vers des énergies décarbonées] ».
Ainsi, l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, le Luxembourg, la Lettonie et les Pays-Bas estiment que pour résoudre le problème, chaque gouvernement devrait prendre des mesures à court terme pour aider les plus modestes à faire face à la hausse des prix. Ces pays considèrent en revanche que l’Europe doit s’abstenir de réformer sur le long terme son marché de l’énergie. Au lieu de cela, ils préconisent une intégration plus poussée des marchés de l’énergie de l’Union européenne.
Joint statement on #EnergyPrices by #Luxembourg 🇱🇺 and 🇦🇹🇩🇪🇩🇰🇪🇪🇫🇮🇮🇪🇱🇻🇳🇱 ahead of tomorrow’s 🇪🇺 #Energy Council.
Support for the internal energy market and the @EU_Commission’s #toolbox. @KadriSimson @EU2021SI
Read our joint statement👇 pic.twitter.com/OxO86YyN2F
— Luxembourg in the EU 🇱🇺🇪🇺 (@RPUE_LU) October 25, 2021
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Une nette différence entre le prix de production et celui de revente
À l’inverse, la France et l’Espagne jugent la loi actuelle injuste pour le consommateur. Ce dernier, se voit, en effet, payer une facture astronomique alors que le coût de production d’électricité via le nucléaire et les énergies renouvelables est peu élevé. Par ailleurs, en Europe, le gaz ne représente qu’un cinquième de la production d’électricité. De plus, les centrales qui l’utilisent ne sont enclenchées que ponctuellement pour répondre aux pics de demande. Et pourtant, la valeur marchande de l’électricité reste corrélée au prix du gaz. Sans cette indexation, la France pourrait donc proposer des tarifs bien moins onéreux, mais elle se retrouve contrainte de subir la loi du marché européen.
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