Destiné à inciter les citoyens à se faire vacciner contre le covid-19, le passe sanitaire pourrait bien engendrer d’autres soucis d’ampleur avec son application dans les hôpitaux. De nombreux professionnels de santé craignent, en effet, un problème d’accès aux soins.
Voté par la majorité, puis approuvé par le conseil constitutionnel, le passe sanitaire ne cesse de faire polémique. Si certains y voient une atteinte aux libertés, beaucoup sont inquiets pour les conséquences sanitaires de son application dans le milieu hospitalier. Plusieurs membres du Conseil national de l’Ordre des médecins se sont d’ailleurs déjà inquiétés de ce problème potentiel.
Un problème d’accès aux soins ?
Le conseil constitutionnel l’a lui-même martelé, le passe sanitaire à l’hôpital ne devra pas être un « obstacle à l’accès aux soins ». Il était déjà établi qu’il ne concernerait d’ailleurs pas les urgences. Le problème reste qu’il sera difficile pour un patient de savoir ce qui est urgent ou non s’il ne se fait pas examiner. D’autant plus que les personnels de contrôle du passe sanitaire, au-delà du coût humain et financier (estimé à près de 60 millions par mois pour l’ensemble des établissements français) qu’ils représenteront, risquent également de ne pas être habilités à évaluer la gravité de la situation.
« Ceux qui vont contrôler le passe sanitaire à l’entrée de l’hôpital, ce ne sont pas des soignants, explique Jean-François Janowiak, Président de l’ordre des médecins de la Loire. « Ca va être des gardes, ca va être des agents de sécurité et ce ne sont pas eux qui vont être à même de savoir si la personne qui vient doit pouvoir rentrer ou doit pouvoir ne pas rentrer dans l’hôpital »
Le risque de rater un diagnostic
Comme on l’avait déjà constaté avec la surcharge des hôpitaux et les confinements, un certain nombre de Français ont été les victimes collatérales de la pandémie et des mesures mises en place. Beaucoup avaient en effet décidé de reporter leurs rendez-vous médicaux. Résultat, de nombreux diagnostics avait été établis bien trop tard.
Pour Thierry Keller, président de l’ordre des médecins dans l’Indre, « on risque d’avoir le même problème avec le passe sanitaire qui bloquerait l’accès aux soins. D’ici six mois, on aura des problèmes de comorbidités qui sont complètement délaissées » Son confrère Jean-François Janowiak ajoute : « À force de la repousser une pathologie non-urgente peut devenir urgente ou peut devenir beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’aurait été si elle avait été prise en charge tout de suite »
L’accès aux loisirs et l’accès aux soins mis sur le même plan
L’application rapide de ces mesures risques d’ailleurs également de pénaliser les personnes engagées dans le processus de vaccination. Thierry Keller, qui voit dans cette partie de la loi une mesure « dangereuse », pointe également du doigt la différence fondamentale entre l’accès au soin et l’accès aux loisirs. « C’est choquant. Aller au restaurant, c’est un choix personnel. Mais avoir un cancer du sein ou un problème cardiaque, ça n’est pas le choix du patient. Être malade, ça n’est pas un choix. »
Une loi difficilement applicable
Reste que sur le terrain, beaucoup de soignants se voient mal refuser des patients sous le prétexte d’une absence de passe sanitaire. Pour Djillali Annane, président du Syndicat des médecins réanimateurs, il est, en effet, « déontologiquement irréaliste » de devoir déterminer ce qui est urgent ou non et de faire le tri entre les patients. En tout état de cause, ce genre de mesures, censées inciter à la vaccination, risquent au contraire de braquer les récalcitrants plus que de les convaincre…
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Tiens Le Média se réveille un peu après une longue sieste.
beaucoup de soignants se voient mal refuser des patients sous le prétexte d’une absence de passe sanitaire Oui mais le problème c’est ceux qui se voient bien, et qui ont enfin l’autorisation (surtout s’ils ont très peur de la maladie, ou très envie de discriminer les « antivax »). On l’a bien vu avec les masques, on se cache derrière un « c’est la loi » pour savourer la mise au pas covidiste d’un pays se réglant sur les hypocondriaques (et les thanatophobes, qu’on n’entendait pas lorsqu’il s’agissait d’éviter la destruction par les bombes d’un certain nombre d’États). « Mais le virus ! » Oui oui… Lire la suite »
Pour rebondir sur le commentaire de Frederic Spanneut : Vous allez faire un reportage -ce qui est quand même votre cœur de métier- sur les manifestations anti-passe sanitaire ou tel Olivier Berruyer et son site les-crises, vous allez tourner casaque et après avoir pendant des années (je parle de Berruyer) parlé des libertés tous azimuts (publique, de pensée, d’expression…), et, parce qu’un virus est passé par là, avoir mis tout ça au placard, rengainé tout esprit critique, et sorti l’artillerie lourde obsessionnelle et haineuse contre Raoult, laissant son site dans un état de ruine, avec plus que quelques trolls qui… Lire la suite »
Je viens de reporter une échographie cardiaque prévue en septembre et attendrai novembre ou l’éventuel coup dur et là serai pris en urgence sans condition ! Dégradation rapide et complète d’une société que beaucoup nous envie (encore ?) 🤓
Personne ne nous envie…