Les sites de paris sportifs encouragent les mauvais parieurs à jouer, mais ils limitent voir bloquent les bons joueurs qui gagneraient un peu trop souvent à leur goût …
S’il vous est déjà arrivé de parier en ligne, avez-vous pensé à lire les petites lignes ? Chez Winamax, par exemple, on peut lire dans les conditions d’utilisation que le site « se réserve le droit de fixer des limites de mises différentes en fonction du type de match ou de pari, du profil du joueur et de ses comportements de jeu ». Une enquête de Libération explique bien à quel point les sites de paris en ligne jouent sur ce genre de règle pour faire fructifier un business très juteux, au détriment des plus vulnérables.
Un système de classement des bons et mauvais joueurs
Tous les sites de paris en ligne y ont recours ; les joueurs sont classés selon leur capacité à bien parier. Les meilleurs parieurs sont tout de suite repérés et surveillés. Quand un joueur commence à un peu trop gagner, ses mises sont limitées, voire bloquées. En revanche, lorsqu’un parieur enchaîne les mauvais pronostics, il est bombardé de pubs et d’incitations à miser de nouveau.
Un secteur très lucratif
Il faut dire que le secteur du pari en ligne rapporte des sommes colossales. Rien qu’au premier trimestre 2021, les Français ont mis en jeu pas moins de 2.2 milliards d’euros sur des évènements sportifs. Une dynamique qui se sera sans doute accentuée cet été avec l’euro de football et les jeux olympiques. D’autant que l’hexagone compterait aujourd’hui pas moins de 2.5 millions de comptes actifs.
L’État responsable
Bien sûr, dans cette histoire l’État n’est pas exempt de tout reproche. On se souvient ainsi qu’en 2010, le gouvernement Sarkozy, au lieu de prendre des mesures pour limiter le pari en ligne sur des sites étrangers, avait au contraire ouvert les vannes en légalisant les paris sur le net et en autorisant la concurrence à la Française des jeux. La même Française des jeux qui a récemment été privatisée par Macron.
Confinement + matraquage de pubs = cocktails explosifs
En moins de 10 ans, le chiffre d’affaires des paris sportifs en ligne a plus que quadruplé. Le confinement et le matraquage intensif de la publicité ont encore fait monter les recettes ces dernières années. Et si les bons parieurs sont largement floués par des limitations, ce sont au final les plus mauvais joueurs qui se retrouvent dans la panade. Les sociétés de paris n’ont d’ailleurs aucun scrupule à dépouiller des joueurs qui n’ont déjà plus rien.
400.000 joueurs pathologiques
Chez certains, le jeu peut ainsi entraîner une grave dépendance qui pousse parfois jusqu’au suicide. En France, pas moins de 400.000 individus souffriraient de graves addictions et 1 million seraient classés comme personnes à risque. Selon les associations, 70% des joueurs seraient même endettés auprès des banques. Et la même proportion de joueurs compterait sur les paris pour rembourser ses dettes. Bien mauvais calcul, lorsque l’on connaît les pratiques de ce genre de plateformes…
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