Antonio Guterres a fermement condamné lundi l’escalade de la violence autour de la capitale libyenne Tripoli.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné, lundi 8 avril, l’escalade de la violence autour de la capitale libyenne, Tripoli, et appelé à un arrêt immédiat des combats. « Il rappelle qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en Libye et appelle toutes les parties à engager immédiatement le dialogue afin de trouver une solution politique », écrit dans un communiqué Stephane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU.
Le seul aéroport fonctionnel de Tripoli a été touché lundi par une frappe aérienne des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, qui mènent une offensive meurtrière contre la capitale libyenne. Depuis jeudi, l’homme fort de l’est libyen et son Armée nationale libyenne (ANL) mènent l’assaut vers Tripoli, au prix de violents combats avec ses rivaux du Gouvernement d’union nationale (GNA), provoquant des dizaines de morts et déplaçant plus de 3 400 personnes.
« Une violation grave du droit international humanitaire »
L’ANL a revendiqué le raid aérien contre l’aéroport de Mitiga, dans la banlieue Est de Tripoli, qui a provoqué la suspension immédiate des vols et l’évacuation de l’aéroport, même si l’attaque n’a pas fait de victimes. Ahmad Al-Mesmari, porte-parole de l’ANL, a indiqué lors d’une conférence de presse que l’attaque visait un avion militaire MiG-23 et un hélicoptère.
Avant même que le raid ne soit revendiqué, l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, avait estimé que l’attaque constituait « une violation grave du droit international humanitaire qui interdit les attaques contre des infrastructures civiles ».
Malgré le spectre d’une guerre généralisée en Libye, pays pétrolier en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les grandes puissances ont échoué à se mettre d’accord à l’ONU sur une déclaration appelant les forces du maréchal Haftar à cesser son offensive contre la capitale libyenne. Présentée au Conseil de sécurité dimanche soir, cette déclaration, soutenue entre autres par les Etats-Unis, a été bloquée par la Russie, qui tient à ce que « toutes les parties » soient appelées à la retenue pour éviter « un bain de sang ».