La ville de Nice a été autorisée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) à tester un système de reconnaissance faciale sur la voie publique via ses caméras de vidéosurveillance, a indiqué lundi son maire Christian Estrosi. La ville va ainsi tester pendant deux jours le logiciel de reconnaissance faciale les 19 et 20 février, dans l’enceinte du carnaval de Nice dont la 135e édition a commencé samedi, a précisé l’élu, soulignant qu’il s’agissait d’une « première en France » sur la voie publique.
À l’issue de cette expérimentation, un rapport sera remis à la CNIL dans un délai de deux mois. Concrètement, l’expérimentation va permettre de tester différents scénarios, comme celui d’un enfant perdu dans la foule, d’une personne âgée vulnérable elle aussi égarée ou encore d’une personne dite « d’intérêt », c’est-à-dire recherchée, en mettant en œuvre six caméras de vidéosurveillance positionnées sur le périmètre de test, limité à une partie de l’enceinte du carnaval.
Reconnaissance même de profil
Encadré par la CNIL, le test consiste à demander à un millier de volontaires venant au Carnaval de jouer le rôle de « cobaye » et d’accepter le principe de la reconnaissance faciale, ce qui permettra ensuite de rechercher parmi eux des personnes disparues ou suspectes dont les opérateurs de vidéosurveillance auront la photo. Les personnes qui ne seront pas volontaires auront le visage flouté et ne seront pas reconnaissables sur les images.
La CNIL a également imposé la pose de panneaux informatifs pendant cette expérimentation. Le logiciel « Any Vision » utilisé permet notamment, indique Jean-Philippe Claret, président de Confidentia qui dispose de sa licence, « de reconnaître quelqu’un même si la photo a trente ans » ou encore de reconnaître une personne passant de profil près d’une caméra, même si la photo fournie est de face.