Le Kremlin vient d’annoncer qu’il ne « prendra pas en considération » les demandes de libération de l’opposant Alexeï Navalny, arrêté dimanche soir à Moscou.
« Une affaire intérieure »
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a annoncé ce mardi que la Russie ne « prendrait pas en considération » les demandes de libération venant de gouvernements occidentaux. « Nous ne pouvons pas et n’allons pas prendre en considération ces déclarations » émanant notamment de la France, de l’Allemagne, des États-Unis, ou même de la Belgique et du Royaume-Uni, a déclaré le porte-parole de la présidence russe. Il a également appelé à éviter toute ingérence dans une « affaire totalement intérieure » : « nous ne permettrons à personne de s’ingérer là-dedans », a-t-il ajouté. Alexeï Navalny, placé en détention dès son arrivée en Russie pour au moins 30 jours dans l’attente d’un procès, est en effet accusé d’avoir violé les conditions d’un sursis pour détournement d’argent.
Le président du Parlement européen David Sassoli @EP_President a exhorté les autorités russes à libérer Alexeï #Navalny à l’ouverture de la session plénière #PlenPE ce lundi 18/01.
Les eurodéputés débattront de la situation le 19/01 à 15h :
👉https://t.co/XWMs5y7Xfq pic.twitter.com/Wy9hcmKuWN— Parlement européen (@PEStrasbourg) January 18, 2021
Navalny appelle à manifester
Le 18 janvier, Alexeï Navalny a appelé les Russes à descendre « dans la rue » à travers une vidéo diffusée quelques minutes avant la décision de justice le plaçant en détention. « Ce que ces bandits craignent le plus, vous le savez, c’est que les gens descendent dans la rue », a-t-il déclaré dans sa vidéo avant d’ajouter : « n’ayez pas peur, descendez dans la rue, pas pour moi mais pour vous même, pour votre avenir ». De son côté, le porte-parole du Kremlin s’est inquiété de ces « appels préoccupants » : « cela pourrait sans doute faire l’objet d’une analyse visant à déterminer s’il ne s’agit pas des appels à des actions illégales », a-t-il estimé. Cependant, Dmitri Peskov a jugé « absurde » les dires selon lesquels le gouvernement russe aurait peur d’Alexeï Nalvany en tant qu’opposant politique.
L’opposant Alexeï #Navalnyi
arrêté dès son arrivée en Russie.https://t.co/QDI84sYwB0 pic.twitter.com/CWUwRfnBUp— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 18, 2021
Une tentative d’empoisonnement très étrange
Fondateur en 2011 de la Fondation anti-corruption (FBK), l’opposant et avocat Alexeï Navalny fait l’objet, depuis 2019, d’une forte pression de la part du gouvernement russe car accusé d’intelligence avec les États-Unis. Arrêté et incarcéré à deux reprises cette même année pour avoir participé ou encouragé des manifestations, il sera hospitalisé d’urgence le 20 août 2020 lors d’un malaise pendant un vol intérieur reliant Tomsk à Moscou. Plongé dans le coma, Alexeï Navalny est ensuite transféré en Allemagne pour y être soigné, jusqu’à ce qu’il sorte de l’hôpital le 22 septembre. Depuis, l’Allemagne et les gouvernements occidentaux accusent la Russie d’avoir voulu se débarrasser de l’opposant russe par cette tentative d’empoisonnement, ce que la Russie dément formellement.
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