Si la présidence de l’Union Européenne tourne entre les pays membres, la plupart d’entre eux n’hésitent pas à se faire sponsoriser par des multinationales.
En janvier prochain, la France prendra la tête de la présidence tournante de l’Union Européenne. Et il y a fort à parier, que, comme beaucoup de ses prédécesseurs, elle mettra en avant des grandes marques. Dans toute l’Europe, lors de grands évènements menés par la présidence, on a ainsi pu voir les logos de Coca-Cola en Roumanie, de Microsoft en Estonie, ou encore des voitures BMW à Malte.
Des multinationales dans le monde du libre-marché
Bien évidemment, les entreprises mises en avant par les différents gouvernements européennes n’ont rien de vertueuses. On pensera notamment au désastre environnementale que représente Coca-Cola, mais aussi à la politique de délocalisation anti-sociale des grands fabricants de voitures. On peut néanmoins concéder que l’UE agit ainsi en tout cohérence avec sa politique globale, celle du libre marché qui n’a que faire des enjeux sociaux et écologiques.
L’Europe, un produit comme un autre
Ainsi dans cet univers consumériste et cupide, la présidence de l’union européenne n’est plus qu’un évènement marketing comme un autre. On affiche des sponsors comme dans une coupe du monde de football vendue aux plus riches. Pourtant il s’agit bien d’une haute instance censée représenter les citoyens européens. Et si on se doute depuis longtemps, et notamment depuis le référendum bafoué de 2005, que l’avis du peuple n’a plus guère d’importance, on pleure en songeant que ces instances vendues aux multinationales sont financées par notre argent à tous.
La France cédera-t-elle aux sirènes des grandes compagnies ?
Reste que la pression publique est importante sur les États pour ne pas tomber dans une telle compromission. L’Allemagne y avait d’ailleurs renoncé lors de sa propre présidence en 2020 sous l’influence des citoyens. De son côté la Macronie a déjà essayé de se donner le bon rôle par l’intermédiaire de Clément Beaune :
« Il n’y aura pas de financement privé de la présidence, pas de ’sponsorship’. Le seul débat que l’on ouvre, et qui sera mené de manière transparente, c’est de savoir si, sur des sujets ponctuels, il peut y avoir un soutien matériel. Je prends un exemple très concret : qu’un constructeur automobile français prête des voitures électriques pour un événement, parce que cela rentre par ailleurs dans nos priorités pour le climat. C’est le maximum que l’on s’autoriserait, en termes d’implication du monde de l’entreprise. »
Une déclaration qui nage dans l’hypocrisie la plus absolue quand on sait que les sponsoring qui avaient lieu jusqu’à présent se manifestaient très essentiellement par le biais de « soutien matériel ». Placer des produits est d’ailleurs au cœur des préoccupations de ces grandes multinationales. À la lumière du quinquennat passé, on imagine mal la Macronie ne pas se soumettre une nouvelle fois…
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C’est scandaleux !