Mineurs non accompagnés : « Régler ce choc migratoire nécessite une politique d’État »


Par Marianne

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« Les départements sont tous confrontés à la même situation. On ne peut plus faire face à l’augmentation sans précédent du nombre de mineurs isolés qui se présentent à nous », déclare François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d’Or et président de l’assemblée des départements de France. Il en appelle à la responsabilité du gouvernement.

 

Après Belfort mi-octobre, c’est au tour du département de l’Ain d’annoncer la suspension de la prise en charge des nouveaux mineurs étrangers non accompagnés (MNA), à compter de début de décembre et « pour une période d’au moins trois mois ». Le conseil départemental de l’Ain déplore un manque de « capacités d’accueil et d’encadrement », dans un communiqué daté du 28 novembre.

La présidente du conseil départemental des Bouches du Rhône, Martine Vassal, menace elle aussi de ne plus héberger ces jeunes étrangers. François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d’Or et président de l’assemblée des départements de France, comprend ses collègues, et en appelle à la responsabilité de l’État pour faire face à ce qu’il appelle « un choc migratoire ».

François Sauvadet : Je comprends évidemment mes collègues qui disent “stop“. Nous sommes tous confrontés à la même situation. Le nombre de prises en charges de MNA connaît une augmentation sans précédent sur l’ensemble du territoire. La France va accueillir cette année 17 000 MNA supplémentaires d’ici à la fin de l’année 2023, ce qui fait grimper le nombre total à 44 000 jeunes étrangers. Au 1er septembre 2023, nous avions déjà accueillis autant de MNA que sur toute l’année 2022. Les départements ne peuvent plus faire face.

Il y a un double afflux. D’un côté, celui de la cellule nationale qui se charge de la répartition des MNA sur l’ensemble du territoire. De l’autre, les mineurs qui se présentent spontanément aux départements, souvent accompagnés par des associations qui sont dans leur rôle. Nous avons l’obligation de les prendre en charge, le temps que leurs minorités soient prouvées, entre autres par des tests osseux. Sauf que pour 70% de ceux qui se présentent spontanément comme des mineurs isolés, les tests révèlent qu’ils sont en réalité majeurs ! On a donc les effets cumulés d’un fait migratoire et d’une période de mise à l’abri qui embolise notre système d’hébergement.

La situation est particulièrement intenable pour les départements en proximité directe avec l’Italie, à l’image des Alpes-Maritimes. Certains départements créent des places supplémentaires, mais aujourd’hui les services sont complètement saturés.

 

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