Un document de travail, émanant du Ministère du commerce extérieur, a fuité. Selon ce document, la France serait prête à sauver l’accord controversé entre l’Union Européenne et le Mercosur (marché commun qui regroupe plusieurs pays d’Amérique du sud), en échange de contreparties.
Pourtant, lors du G7 à Biarritz, puis à nouveau en juin 2020 devant les 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat, le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était engagé à refuser cet accord. Contacté par Le Média, Maxime Combes, porte-parole d’Attac, explique ce revirement : « ce document prouve qu’en fait il y a deux discours.
Il y a le discours que Paris délivre devant l’opinion publique française qui est de dire que l’accord avec le Mercosur ne convient pas au gouvernement et un deuxième discours que la France tient à Bruxelles, qui n’a jamais été de s’opposer frontalement à l’accord avec le Mercosur ». Les ONG, qui ont fait connaître le document du ministère, dénoncent dans un communiqué des « concessions majeures et inacceptables à la Commission européenne et aux Etats-membres favorables à une adoption rapide de l’accord ».
Ces organisations rappellent que le document rédigé par des conseillers ministériels fait l’impasse sur des enjeux majeurs, comme la violation des droits humains, sociaux et des peuples autochtones ou discriminés, ainsi que sur la déstabilisation des marchés agricoles et des économies locales. « L’accord, dans son état actuel, ne prévoit aucun mécanisme de participation réelle des syndicats, ni de sanctions en cas de violation de ces conventions » précise le communiqué des ONG.
Le ministre du commerce extérieur, Franck Riester, n’a pas répondu aux sollicitations du Média, mais a confirmé à nos confrères de Mediapart « un travail en concertation avec les acteurs concernés en France et dans l’UE ».