Au Yémen, sur fond de guerre civile, un navire avec à son bord 1,14 million de barils de pétrole menace de sombrer à tout moment dans la mer Rouge.
Voilà plus de cinq ans que le navire, baptisé Safer, végète aux larges des côtes yéménites. À son bord, s’entasse plus d’un million de barils de pétrole. Seulement, l’état du bateau laisse penser qu’il pourrait couler à tout instant.
Un tanker qui tombe littéralement en morceaux
Âgé de 45 ans, le pétrolier ne cesse de se dégrader de jour en jour. Dernièrement, l’eau a même envahi la salle des machines et menacé d’engloutir l’ensemble du cargo. Dévoré par la rouille et l’usure, un appareillage entier s’est même décroché de la structure. Selon l’avis de nombreux observateurs, le navire aurait dû partir à la casse depuis une bonne vingtaine d’années.
Bientôt l’une des plus grandes catastrophes écologiques de tous les temps ?
Relié à un oléoduc sous-marin de plus de 7 kms de long, le bateau sert à entreposer le pétrole extrait dans cette zone. À ce jour, près de 1.14 millions de baril dormiraient dans les cales de l’engin. Si celui-ci venait à sombrer, la mer Rouge connaîtrait le pire cataclysme environnemental de son Histoire.
Sur fond de conflit yéménite…
Il faut dire que si l’on en est arrivé à une telle situation, c’est que le Yemen fait face à une crise sans précédent. En effet, depuis 2014, le pays subit une guerre sans merci dont on parle peu. Le conflit qui oppose principalement les rebelles chiites aux fidèles de l’ancien président Ali Abdallah Saleh a très vite pris une dimension internationale. Et pour cause, une coalition menée par l’Arabie Saoudite n’a eu de cesse de mener des opérations militaires contre les rebelles, quant à eux, soutenus par l’Iran.
Avec des armes françaises…
Seulement dans cette histoire, ce sont les civils qui font les frais de cette rivalité. Plus de 14 millions de personnes souffrent actuellement de la faim dans le pays le plus pauvres du Moyen-Orient. 80% de la population se trouverait même en situation d’urgence humanitaire selon l’ONU. Les frappes militaires à elles seules auraient fait près de 100.000 morts. La France aurait d’ailleurs sa part de responsabilité dans l’affaire. Le « pays des droits humains » a, semble-t-il, vendu des armes à l’Arabie Saoudite dont elle se serait servi durant ce conflit.
Intervention des Nations Unies ?
En ce qui concerne le Safer, il n’a donc pas connu la moindre révision depuis plus de cinq ans. La crainte de la catastrophe a désormais poussé la communauté internationale à intervenir. Une équipe d’experts mandatée par les Nations Unies a déjà obtenu l’autorisation des rebelles (qui contrôlent la région) d’intervenir. Une opération qui n’est pas sans risque ; selon les rumeurs, plusieurs charges explosives seraient disposées aux alentour du vaisseau…
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