L’ex-députée FN du Vaucluse donnera dimanche soir une interview d’une heure en direct sur LCI. Depuis son départ du FN, il y a deux ans, Marion Maréchal Le Pen aime envoyer des « cartes postales ». Mais elle avait jusque-là refusé ce type d’entretien, face caméra. Les résultats des Européennes la poussent à s’exprimer.
À l’heure où la droite se déchire, Marion Maréchal réapparaît. Ce n’est pas un hasard si elle n’avait donné aucune consigne de vote pour ces élections européennes. Sa tante, Marine Le Pen, lui avait pourtant demandé et avait même insisté dans la dernière ligne droite. Mais elle a refusé de faire le moindre tweet de soutien à la liste RN de Jordan Bardella. « Elle est au-dessus des partis » explique l’un de ses amis. « Elle a voulu soigner l’électorat conservateur de Bellamy » analyse un autre de ses fidèles. Et vient maintenant lui dire : « je n’ai pas disparu ».
L’ancienne députée du Vaucluse sent bien qu’une partie des Républicains ne veut pas d’une alliance avec les centristes et d’une ligne moins conservatrice. Certains risquent de se retrouver bientôt orphelins. Il est donc temps de leur parler, de ne pas rater cette recomposition en cours : entretenir la flamme pour se laisser l’opportunité de revenir.
Marion Maréchal n’a pris aucune décision quant à son retour. Elle suit tous les discours, tous les sondages et essaie de faire grandir son école lyonnaise. D’ailleurs, cette interview lui permettra d’en faire la promotion. L’Issep est en quête de financements et de nouveaux étudiants pour 2019/2020.
L’Elysée devant sa télé
Au palais de l’Elysée, nombreux sont ceux qui regarderont cette interview dimanche soir. En avril dernier, l’entretien de Marion Maréchal à Valeurs Actuelles avait également suscité l’intérêt des équipes du Président. Emmanuel Macron a bien conscience de la popularité et du potentiel de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, qui a 11 ans de moins que lui.
« Interview risquée » selon un de ses amis. « Cela fait trop longtemps qu’elle n’a pas été confronté à cet exercice, revenir pour une interview d’une heure en direct, simplement pour analyser la situation politique, c’est un peu casse gueule » s’inquiète-t-il. « Et pour l’instant, elle n’a pas d’espace. Marine occupe le bon couloir ». Et d’ailleurs, la présidente du Rassemblement National a dès dimanche soir évoqué « la future alternance » en 2022, comme pour prendre rendez-vous avec Emmanuel Macron.
Créer un collectif
En coulisses, certains de ses proches y croient et essaient, en ce moment, de rallier des élus LR pour créer les conditions d’un retour. « Une sorte de collectif pour montrer qu’un dialogue est possible entre RN et LR » explique l’un d’entre eux. Ils imaginent même participer aux « états généraux de la droite » lancés cette semaine par Laurent Wauquiez, pour montrer ses contradictions.
Ses amis partent du principe que de nombreux électeurs LR sont prêts à un rapprochement avec le RN, si Marine Le Pen n’est plus à sa tête. « Nous allons essayer de les rassembler, Marine sait bien qu’elle ne gagnera pas sur le seul populisme, elle a besoin du conservatisme et aura donc besoin de nous » s’enthousiasme un ancien du Front.