Encouragée par l’État à produire davantage de masques FFP2, l’entreprise française Macopharma se tourne désormais vers l’exportation, par manque de commandes.
Une production de masques relancée
Macopharma, située à Tourcoing-Mouvaux dans le Nord, est une entreprise française spécialisée dans la transfusion sanguine. Le PDG, Yvan Malépart, a décidé depuis un an de relancer la production de masques FFP2 à l’approche de l’épidémie : « début 2020, à l’arrivée de l’épidémie, il nous semblait évident de relancer l’activité par devoir citoyen et ce, sans garantie de l’État. On avait besoin de nous, on s’est dit on y va », rapporte La Voix du Nord.
« Il y a eu une activité historique de production de masques FFP2 chez Macopharma. Mais la réalité, c’est qu’avant 2020 la France allait au moins disant, c’est-à-dire en général vers les masques chinois. Nos masques, eux, sont produits à Mouvaux avec des matières premières européennes. Le coût de production est donc plus important pour nous que nos amis chinois », est-il ajouté.
#Tourcoing-Mouvaux: faute de commandes de l’État, Macopharma va vendre ses masques FFP2 à l’étranger https://t.co/9yYjGv10Vy pic.twitter.com/SYvyGFX6lP
— VDN Lambersart (@VDNLambersart) January 31, 2021
Un investissement conséquent
Après avoir une première fois réquisitionné les masques de l’entreprise, l’exécutif a passé des commandes pour finalement ne pas les renouveler depuis fin décembre. La direction de l’entreprise, qui a recruté 150 personnes afin de satisfaire une production maximale de 125 millions de masques FFP2, se plaint dorénavant d’un manque de visibilité : « depuis fin 2020, je n’ai aucun marché pour ces masques en France, excepté des commandes de réseaux privés. Si la France n’achète pas nos masques, nous trouverons d’autres débouchés », est-il expliqué dans La Voix du Nord.
Yvan Malépart, craignant pour la pérennité de son entreprise et de ses salariés, se voit désormais obligé de se tourner vers l’exportation : « nous avons déjà des commandes aux États-Unis, au Brésil, au Canada, en Espagne, en Russie et on commence à exporter. On ne peut pas attendre que le ministère de la Santé se réveille », a-t-il conclu.
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Des masques achetés par l’État à l’étranger
« Je veux que d’ici la fin de l’année nous ayons obtenu cette indépendance pleine et entière », disait Emmanuel Macron en mars dernier dans une usine de masques. Pourtant, il semblerait que l’État continue à importer des masques étrangers, selon un document du gouvernement relayé par France Info. Sur cette liste énumérant les appels d’offres lancés par les régions, environ un tiers a été remporté par des producteurs étrangers : si certaines entreprises sont bien françaises, leurs masques, eux, ne le sont pas.
Nous apprenons donc que la Métropole Nice Côte d’Azur importe des masques polonais, que le conseil départemental des Yvelines en importe des portugais, et que le Sénat et des conseils généraux seront fournis par des masques chinois. Selon France Info, les entreprises françaises revenant le plus sur la liste importent notamment des masques depuis la Chine, du Vietnam ou encore de la Tunisie.
Alors que la 🇫🇷 produit des millions de 😷, et que le gouvernement incite à acheter français, des collectivités passent des appels d’offres à des sociétés dont les produits viennent de l’autre bout du monde.
À dérouler. 👇
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— franceinfo plus (@franceinfoplus) January 26, 2021
Le protectionnisme interdit ?
Contacté par France Info sur ces importations, le centre National de la Fonction Publique Territoriale se justifie : « il ne peut y avoir de critère de protectionnisme relatif à l’origine géographique des produits. La réglementation européenne des marchés publics interdit un critère ayant trait à l’origine géographique des produits ». Des lois priveraient ainsi l’État français et les différentes collectivités à commander français.
« Si une collectivité ne respecte pas cette règle européenne de mise en concurrence, une entreprise qui a perdu l’appel d’offre peut l’attaquer devant un juge administratif pour favoritisme », explique Jean-Marc Peyrical, président de l’Association pour l’achat dans les services publics. « Il y a un vide entre le discours politique qui pousse sur le plan national à l’achat local, et une réalité qui a du mal à se transposer à l’échelle locale », a-t-il ajouté, avant de conclure : « il faudrait changer les directives européennes, rebattre les cartes, mais ça me paraît compliqué ».
Le Média Pour Tous
Aller plus loin, avec Pierre Lévy :
Un fiasco de plus… La macaronis les enfile comme des perles depuis 1 an !
Quand je pense que je me disais que les gens se lasseraient rapidement de porter une couche culotte faciale … ils en redemandent et en plus ils sont content de donner des millions d’euros pour ça ! ça se radicalise de plus en plus chez les croyants des micro gouttelettes fusées.