La gendarmerie nationale ne serait plus en mesure de payer ses loyers dans plusieurs départements français, a révélé « France Bleu » après que certaines mairies ont été averties par le ministère de l’Intérieur du gel des loyers qu’elle leur versait. Un trou budgétaire plombé par les mobilisations massives pour la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Plusieurs casernes de gendarmerie ont dû suspendre le paiement de leurs loyers dans différents départements français en raison de problèmes de trésorerie, annonce ce mardi 8 octobre 2024 le ministère de l’Intérieur. Une information révélée la veille par France Bleu après que des maires ont reçu des messages dudit ministère annonçant le gel des loyers qu’elle devait leur verser.
« La gendarmerie nous doit 236 338 € de retards de loyers », expliquait à nos confrères Edith Pugnet, maire de Cabestany, une commune près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). « Pour nous, ces loyers représentent une ligne de trésorerie vitale », poursuit l’élue. Dans ce même département, la maire communiste de la commune d’Elne dresse le même constat. La gendarmerie n’a réglé que le premier trimestre de son loyer annuel, précise-t-elle à l’AFP, un manque à gagner de plus de 100 000 € qui pèse sur le budget de la ville.
Une forte mobilisation aux JO et en Nouvelle-Calédonie
Comment expliquer un tel déficit ? Interrogé par franceinfo, Bruno Belin, sénateur LR de la Vienne et vice-président de la Commission des finances du Sénat, estimait que la mobilisation des gendarmes lors des JO et les émeutes en Nouvelle-Calédonie pouvaient expliquer le trou dans les caisses. En effet, le budget de la gendarmerie représente 10,3 milliards d’euros dont 90 % du budget est alloué à la masse salariale.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé les hypothèses de l’élu, détaillant trois causes apparentes : une « insuffisance initiale de crédits », des « dépenses engagées en raison des évènements en Nouvelle-Calédonie qui n’avaient pas été anticipées » et le « paiement des dépenses liées à la sécurisation » des Jeux olympiques qui « n’avaient pas été évaluées à leur juste niveau ».
Expulsez-moi ces squatteurs !