Les élus du Palais du Luxembourg ont voté pour mettre fin à l’aide médicale d’État, remplacée par une aide médicale d’urgence.
Le Sénat a adopté mardi la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) réservée aux sans-papiers et s’apprête à faire de même sur les régularisations d’immigrés dans les métiers en tension, deux mesures symboliques pour la droite qui entend durcir le projet de loi immigration.
Au deuxième jour de l’examen de ce texte volcanique, la chambre haute s’est activée dans l’hémicycle comme dans les couloirs du Palais du Luxembourg.
Les sénateurs ont non seulement imprimé un sérieux tour de vis à la réforme du gouvernement en séance publique, mais ils ont aussi abouti à un accord entre la droite et les centristes sur la mesure la plus crispante, l’article 3 qui devrait être supprimé mais dont plusieurs dispositions réapparaitront ailleurs dans le texte.
Ces deux groupes, qui forment la majorité sénatoriale, peinaient jusque là à accorder leurs violons sur la proposition du gouvernement, qui veut octroyer un titre de séjour d’un an renouvelable aux travailleurs sans-papiers dans des secteurs en pénurie de main d’œuvre.
Ils étaient alignés, en revanche, sur la suppression de l’aide médicale d’État (AME), transformée en «aide médicale d’urgence» par un vote large de 200 voix pour et 136 contre.
Le gouvernement, fracturé sur ce dossier, a rendu un «avis de sagesse», ni favorable ni défavorable. La ministre déléguée aux Professions de santé Agnès Firmin Le Bodo a néanmoins expliqué que cela n’avait «rien à faire» dans le projet de loi sur l’immigration, ouvrant la voie à une annulation de la mesure par l’Assemblée nationale, qui se penchera à son tour sur le texte à partir du 11 décembre.
«Le gouvernement est très attaché à l’AME», un «dispositif de santé publique», a déclaré Mme Firmin Le Bodo, venue épauler pour ce volet le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, omniprésent sur ce texte.