L’un des volets de la politique agricole européenne 2014-2020 devait amorcer une transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous, constate une équipe d’agro-économistes suédois, qui pointe le manque d’ambition de cette politique agricole concernant la protection des écosystèmes et la lutte contre le réchauffement climatique.
L’Union européenne subventionnerait davantage les régions agricoles les plus riches que les zones les plus en difficultés … et financerait bien mieux les territoires agricoles les plus polluants ? Les conclusions de la dernière étude réalisée par le centre d’étude en développement durable de l’Université de Lund en Suède pointent les mauvais résultats sociaux et environnementaux – à l’échelle régionale – de la Politique Agricole Commune (PAC) menée entre 2014 et 2020 par l’Union européenne. Versée sous la forme de subventions directes aux agriculteurs, la PAC est chargée d’aider à financer le développement et la productivité de leurs exploitations agricoles.
L’Union européenne, dont la PAC est le poste budgétaire le plus important avec une moyenne de 54 milliards d’euros par an, avait décidé de mettre en place au sein de cette dernière un « paiement vert » à partir de 2014, afin de favoriser la transition vers une agriculture plus respectueuse des écosystèmes et du climat.
L’UE subventionne mieux les régions agricoles qui polluent le plus
Mais cet argent n’a pas été utile à la préservation de l’environnement, selon une étude réalisée par une équipe de recherche de l’Université suédoise de Lund, et dont les résultats ont été publiés le 21 août dans la revue One Earth. Les chercheurs ont analysé en détail la manière dont les subventions agricoles de l’UE sont reversées au niveau local, en créant une base de données unique qui cartographie l’emplacement géographique région par région de tous les paiements de la PAC depuis 2015. Puis ils ont mis en corrélation ces versements de subvention avec la qualité environnementale des terres cultivées (richesse en biodiversité, apport positif pour le climat), ainsi qu’avec la quantité de gaz à effet de serre rejetée par les exploitations agricoles dans chaque région.