Sur le quai Conti, en bord de Seine, les touristes passent mais ne s’arrêtent que très rarement chez les bouquinistes. Pour eux, les affaires sont mauvaises pendant ces Jeux.
Assis sur sa chaise pliante, Alain voit défiler les spectateurs des Jeux olympiques à toute vitesse sur les quais de Seine. Mais pas grand monde tenté par un arrêt au stand, ou plutôt devant sa boîte. « On pensait que ce serait extraordinaire, on est tous un peu déçus, bougonne le bouquiniste. C’est vraiment très moyen en ce moment. »
Entre le pont Neuf et le nouveau pont « Aya », le quai de Conti est baigné par le soleil, tandis que les bateaux-mouches voguent sur la Seine. Idéal pour une petite lecture, en attendant désespérément les clients.
« Il y a un peu de découragement »
« En principe, on travaille bien les derniers jours de juillet et les premières semaines d’août, pose Jérôme Callais, président de l’association culturelle des bouquinistes de Paris. Mais là, c’est archi calme. Il y a un peu de découragement, certains collègues ont pris des gamelles. » En passant devant sa boîte, l’un de ses collègues l’alpague, regrettant de « ne pas avoir les bons touristes » cet été.
« Je m’en sors sur les bibelots, aujourd’hui je n’ai pas vendu un seul bouquin, c’est rare », confie Fabrice, installé un peu plus loin sur le quai. Le bouquiniste s’apprête à fermer quand une touriste jette son dévolu sur un tote bag du petit prince. Les bonnes affaires pendant les JO, il jure y avoir cru au début. « Après j’ai compris que les gens ont beaucoup économisé pour venir et acheter des places, donc ils n’ont plus un rond. »
Avec ses peintures et ses livres, Pascal Corseaux partage la même analyse. « Les touristes ont mis tout leur argent pour l’hôtel et les billets des Jeux. Sinon, c’est très serré pour eux. » Il arrive à faire ses journées grâce à un ou deux clients « pour qui le prix n’est pas un problème », et qui craquent pour trois peintures d’un coup.