« Je ne connais pas cette théorie du ‘grand remplacement’. Je n’ai jamais utilisé ce terme-là », a déclaré sur France 3 la présidente du Rassemblement national. Pourtant, en 2011 et 2014, Marine Le Pen y faisait référence, pour mieux s’en démarquer.
Marine Le Pen est catégorique, et pourtant… La présidente du Rassemblement national a affirmé, dimanche 17 mars, qu’elle ne « connaissait pas » la théorie du « grand remplacement », citée par le terroriste d’extrême droite de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Interrogée sur France 3, elle a ajouté n’avoir « jamais utilisé ce terme-là ».
Pourtant, en 2011, celle qui était alors présidente du Front national avait déjà évoqué, en des termes proches, cette théorie de l’écrivain Renaud Camus, comme le note sur Twitter le journaliste Paul Aveline.
Marine Le Pen en 2011 : «Comment pourrions-nous nous satisfaire de voir nos adversaires poursuivre leur œuvre de ruine morale et économique du pays, de le livrer à la submersion par un remplacement organisé de notre population ?» https://t.co/WBofqq1apG
— Paul Aveline (@PaulAveline) 17 mars 2019
Si l’expression « grand remplacement » n’est pas directement utilisée par Marine Le Pen dans cette déclaration de 2011, elle le sera trois ans plus tard, dans une interview accordée au JDD en novembre 2014. La leader du FN de l’époque est une nouvelle fois interrogée sur cette théorie et elle s’en démarque, preuve, s’il en est, qu’elle la connaît. « Le concept de ‘grand remplacement’ suppose un plan établi. Je ne participe pas de cette vision complotiste », explique ainsi la patronne du FN de l’époque. « Je pense de manière plus pragmatique que l’immigration est utilisée depuis trente ans par les grands milieux financiers pour peser à la baisse sur les salaires, avec une grande efficacité si j’en crois les derniers chiffres », poursuit-elle.