Pour le New York Times, crier au loup concernant la fraude électorale est acceptable – si les cibles sont des ennemis officiels
Le refus catégorique du président Donald Trump d’accepter ce qui semble être une défaite électorale inévitable et de plus en plus écrasante a conduit à juste titre de nombreux médias à craindre les répercussions politiques d’une telle décision, certains tirant la sonnette d’alarme à propos d’un coup d’État potentiel aux États-Unis (par exemple, Salon, 11/11/20 ; Washington Post, 12/11/20 ; Guardian, 13/11/20 ; New Republic, 13/11/20).
Le New York Times, le journal de référence du pays, a mené les dénonciations, accusant le président de « vandaliser notre pays » (11/11/20), le qualifiant de narcissique et de sociopathe, et citant ses tentatives d’accrochage au pouvoir comme « un reniement brutal de la démocratie américaine » (11/11/20).
Andrew Higgins, chef du bureau du Times Moscow (11/11/20, 12/11/20), a été le dernier collaborateur du journal à dénoncer Trump, affirmant que « nier la défaite, revendiquer la fraude et utiliser la machine gouvernementale pour renverser les résultats des élections sont les outils traditionnels des dictateurs » tels que Robert Mugabe au Zimbabwe, Slobodan Milosevic en Serbie et Nicolás Maduro au Venezuela.
Pour Higgins, Trump a effectivement « brisé la tradition démocratique commune » des États-Unis, le propulsant du « monde libre » dans le royaume des États tyranniques auxquels les États-Unis se sont opposés si longtemps au nom de la démocratie et des élections libres. (En réalité, les États-Unis fournissent une aide militaire aux trois quarts des dictateurs du monde, bien que les médias d’entreprise utilisent ce mot presque exclusivement pour désigner les politiciens que Washington n’aime pas. FAIR.org, 11/09/19).
Bien sûr, a concédé Higgins, Trump n’est pas aussi terrible que Milosevic ou Maduro, et « n’a pas à s’inquiéter d’être accusé de crimes de guerre et de génocide, comme l’a été Milosevic ». C’est peut-être une nouveauté pour les populations du Yémen, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Syrie ou de toute autre nation que Trump a personnellement ordonné de bombarder, ou pour les pays dont il a assassiné les diplomates, ou encore pour près d’un quart de la population mondiale sous les sanctions meurtrières des États-Unis.
Higgins a affirmé que, comme Trump, Maduro « a frauduleusement fabriqué une victoire aux élections de mai 2018 », une affirmation qui a aussi peu de fondement dans la réalité que la prétention de Trump d’avoir effectivement remporté la course présidentielle de 2020. Contrairement aux États-Unis, l’élection vénézuélienne s’est déroulée dans les temps, avec des machines de vote ultramodernes qui ont été surveillées par des centaines d’observateurs internationaux de renom, dont les rapports attestent de la régularité du processus (FAIR.org, 23/5/18). Maduro a remporté plus de 4 millions de voix de plus que son plus proche concurrent – un résultat peu surprenant (PAP, 20/05/18), en raison d’un boycott généralisé du scrutin et d’une division du vote d’opposition restant entre deux candidats.
Après cette élection, cependant, l’opposition soutenue par les États-Unis a crié à la fraude et a tenté de renverser le gouvernement à plusieurs reprises, en utilisant des tactiques qui ne sont pas différentes des manœuvres post-électorales de Trump. Pourtant, Higgins s’est félicité de la décision de Trump de sanctionner le Venezuela (des actions qui ont causé la mort d’au moins 100 000 personnes, selon un rapporteur spécial américain des Nations unies) et de reconnaître le président autoproclamé Juan Guaidó comme le dirigeant légitime. Une récente enquête d’opinion publique a révélé que Guaidó ne bénéficiait du soutien que de 3 % des Vénézuéliens – et ce, avant le désastre de son tristement célèbre coup d’État de la « baie des porcelets » [Référence au débarquement raté de la baie des Cochons à Cuba, visant à renverser Fidel Castro en 1961, NdT].
Ainsi, pour le Times, crier à la fraude électorale puis mettre en scène un coup d’État est grave, et tout comme le font les dictateurs ; à moins que les États-Unis ne portent des accusations douteuses de fraude électorale contre des ennemis officiels, auquel cas il s’agit d’une pratique honorable. Tel est le monde confus des experts des médias d’élite.
Depuis que le Venezuela a voté à gauche en 1998, le Times a préconisé le renversement du gouvernement vénézuélien, son comité de rédaction ayant effectivement approuvé le coup d’État éphémère contre le président Hugo Chávez en 2002 en affirmant qu’un tel événement n’avait même pas eu lieu.
Ainsi, le Times (13/04/02) a écrit que Carmona limogeait tous les élus et se conférait le pouvoir suprême de gouverner par décret. Une étude FAIR de 2019 sur le Venezuela (30/04/19) a révélé que sur une période de trois mois, le Times a publié 22 articles favorables à un changement de régime, et aucun qui se soit élevé contre la destitution du gouvernement démocratiquement élu.
je vous ai suivi pendant les gilets jaunes, j’ai lu votre livre « hugo chavez », mais depuis qques temps j’ai l’impression que vous n’êtes plus dans la vérité.
vraiment désolé.
HT
Vous détenez la vérité ?
Bourrer les urnes, faire voter les morts… c’est très démocratique et ne relève pas du tout du coup d’état 😭 Démocrates ou républicains, ils sont phagocytés par les néoconservateurs comme les réseaux d’influence internationaux, l’UNION EUROPÉENNE, l’ONU, l’OTAN… TRUMP croit pouvoir y résister par des moyens légaux en évitant les tribunaux militaires, c’est un UTOPISTE. Les américains sont au même stade que nous, la démocratie nous est confisquée par les plus grosses puissances d’argent. Si nous voulons établir une authentique démocratie, cela ne passera jamais par les urnes, car ces NÉGRIERS de la FINANCE SANS FRONTIÈRE ne le permettrons jamais. Ils… Lire la suite »