Le ministre français de l’Économie refuse que la cryptomonnaie présentée il y a quelques semaines par Facebook ne devienne une monnaie souveraine, qui entre en concurrence avec les devises d’autres états.
Interrogé durant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale en juin dernier, Bruno Le Maire a pris longuement la parole pour exprimer son sentiment vis-à-vis du Libra, la crytpomonnaie chapeautée par Facebook et d’autres sociétés technologiques internationales. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le ministre de l’Économie reste très prudent face à cette nouvelle devise.
La France reste prudente face à l’arrivée du Libra
Il a débuté son intervention en expliquant que si le Libra n’était qu’un moyen de transaction, il serait favorable à cette solution. Mais hors de question cependant que Facebook, une entreprise privée, possède sa propre monnaie souveraine et se mette en concurrence avec les États et les banques centrales internationales.
« Une société privée ne peut pas et ne doit pas créer une monnaie souveraine qui pourrait rentrer en concurrence avec les monnaies des États. C’est aux banques centrales d’assurer le rôle de prêteur en premier et en dernier ressort », a t-il ajouté lors de sa déclaration.
Un moyen de justifier une taxe GAFA pour réguler les acteurs du numérique
Bruno Le Maire conclut en expliquant vouloir réguler l’arrivée de Facebook dans l’univers des cryptomonnaies pour éviter que le réseau social ne prenne une position monopolistique, du fait de sa taille et du nombre d’utilisateurs potentiels qu’elle pourrait toucher.
Il fait aussi une nette distinction entre les monnaies nationales, qui servent au bien commun des citoyens, et les monnaies numériques, dont le Libra, qui ne servirait qu’à enrichir un peu plus les sociétés qui les gèrent.
Le ministre de l’Économie est désormais déterminé à imposer une taxe GAFA à ses alliés pour mieux contrôler leur expansion. Ces sujets sont à l’ordre du G7 Finance, qui se tient depuis ce mercredi 17 juillet à Chantilly. Les ministres des Finances ont annoncé avoir déjà trouvé un « consensus sur le besoin d’agir rapidement » à l’arrivée du Libra en 2020, selon les informations de l’AFP.