Lors d’une rencontre à Moscou avec son homologue vénézuélien, Jorge Arreaza, Sergueï Lavrov a réitéré ce 5 mai le soutien de la Russie au gouvernement de Nicolas Maduro alors que Washington continue de brandir la menace militaire contre Caracas.
Au début d’une rencontre à Moscou avec son homologue vénézuélien, Jorge Arreaza, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé ce 5 mai les Etats-Unis à «abandonner leurs plans irresponsables» au Venezuela et à «agir exclusivement dans le cadre du droit international». «Nous sommes témoins d’une campagne sans précédent des Etats-Unis visant à renverser les autorités légitimes du Venezuela», a déploré le ministre russe des Affaires étrangères.
La relation entre Moscou et Caracas est devenue plus significative
Rappelant l’attachement de la Russie à la souveraineté du peuple vénézuélien, Sergueï Lavrov a en outre jugé que seul «un dialogue politique inclusif» pouvait résoudre la crise actuelle. De son côté, Jorge Arreaza a chaudement remercié la Russie pour son soutien au Venezuela, «menacé par des sanctions, un blocus et une intervention militaire [américaine]». «La relation entre Moscou et Caracas est devenue plus significative, non seulement pour nos deux pays mais aussi pour le monde», s’est-il par ailleurs félicité.
Dans ce sillage, il a souhaité que Sergueï Lavrov insiste auprès de son homologue américain Mike Pompeo sur l’importance d’un dialogue sur le Venezuela. Les diplomates américain et russe devraient en effet se rencontrer à l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique prévue le 6 et le 7 mai, à Rovaniemi dans le nord de la Finlande.
Toujours le 5 mai, dans une intervention sur la chaîne américaine ABC, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a estimé que les Russes devaient «partir» du Venezuela, ajoutant : «Tous les pays qui interfèrent avec le droit du peuple vénézuélien à restaurer sa démocratie doivent s’en aller».
Cette joute verbale entre Moscou et Washington intervient alors que la situation sécuritaire s’est de nouveau dégradée au Venezuela. Le 30 avril, l’opposant Juan Guaido (qui s’est autoproclamé dirigeant par intérim du pays, avant d’être reconnu comme tel par plusieurs dizaines de pays à la tête desquels les Etats-Unis) avait initié le 30 avril une tentative de renversement du pouvoir en place depuis la base de La Carlota, sans succès. Et pour cause, l’armée continue de soutenir le dirigeant élu du pays.
L’appel à la défection avait néanmoins engendré une série de violences, notamment à Caracas entre les hommes de Guaido et les forces de l’ordre vénézuéliennes.