Après la déroute de LR aux élections européennes, il faut savoir lire entre les lignes.
POLITIQUE – Survivra-t-il au crash des européennes? Deux jours après que la liste menée par François-Xavier Bellamy a enregistré seulement 8,5% des voix, Laurent Wauquiez est dans une situation bien inconfortable. Au lendemain d’un bureau politique où il a annoncé des ”états généraux” pour la rentrée, plusieurs ténors des Républicains ont fait part de leur déception face à cette réponse.
De Valérie Pécresse à Gérard Larcher en passant par Bruno Retailleau, ils ont aussi exprimé ce qu’ils auraient espéré: un départ du président en poste depuis la fin 2017. Mais ces personnalités qui peuvent aspirer à remplacer Laurent Wauquiez en cas de départ n’ont pas émis ce souhait de manière frontale.
Comme le montre la vidéo en tête d’article, ils ont surtout usé de circonvolutions et de sous-entendus pour mettre le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes devant ses responsabilités. “Si j’étais à sa place, sans doute je le ferais”, a par exemple lancé Valérie Pécresse dès lundi matin dans réclamer ouvertement son départ.
“Je n’ai demandé la démission de personne”, a même assuré Gérard Larcher sur France Info, conscient que réclamer la place du chef n’est pas la meilleure façon de l’obtenir. “Il a des statuts qui le protègent”, a même ajouté le président du Sénat en rappelant cependant que partir après une déroute, comme Nicolas Sarkozy l’avait fait en 1999, “s’inscrivait dans notre tradition”. Une tradition gaullienne qui consiste plus à partir de son propre chef qu’à être mis sur la touche.
Gérard Larcher a surtout lancé une initiative parallèle aux états généraux de Laurent Wauquiez, en proposant “aux présidents de groupe parlementaire, aux présidents des trois grandes associations d’élus” de se retrouver “la semaine prochaine” pour “reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre”. Une initiative concurrente qui satisfait Valérie Pécresse et Bruno Retailleau mais pas toute la jeune garde de droite, comme le confirment ces échanges relayés par une journaliste du Figaro.