Al-Baghdadi, le chef de Daesh, éphémère Calife de l’État islamique, aurait été tué dans une grotte par l’armée américaine, puis aurait été inhumé en mer, comme Oussama Ben Laden il y a huit ans. C’est par la voix (ou plutôt le Tweet) de Donald Trump que le monde a appris la nouvelle.
Something very big has just happened!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 27, 2019
C’est par ce message énigmatique que le Président des États-Unis a annoncé au monde entier la mort du dirigeant de Daesh. Si le scénario de sa capture et de sa mort est bien ficelé, il est tout de même nécessaire – si c’est encore possible – de s’interroger sur les conditions de cette mort. En effet, cet événement ayant eu lieu presque un an jour pour jour avant les élections américaines (le 3 novembre 2020) certaines mauvaises langues y voient un coup de communication politique de la part de l’administration américaine. Toutefois, puisque Donald Trump continue de caracoler en tête des sondages d’opinion, il est permis de se poser des questions sur la pertinence d’une telle stratégie. Pourquoi se mettre sur le dos la simulation d’une telle prise, si les sondages sont au beau fixe ? Pour se forger un avis, revenons sur les faits.
1. Un informateur aurait fourni un bout de tissu du terroriste avec l’ADN d’Al-Baghdadi.
Pris en chasse par les services secrets américains, le chef terroriste aurait été identifié par un chien. Voici sa photo déclassifiée par le Président Trump (curieusement, son nom, lui, doit rester secret) :
We have declassified a picture of the wonderful dog (name not declassified) that did such a GREAT JOB in capturing and killing the Leader of ISIS, Abu Bakr al-Baghdadi! pic.twitter.com/PDMx9nZWvw
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 28, 2019
2. L’opération « Kayla Mueller » démarre
Kayla Mueller, c’est une membre d’une ONG enlevée puis tuée par Daesh et qui aurait été violée par Al-Baghdadi. L’opération américaine porte son nom en son honneur (la guerre est aussi une affaire de com’). Voici les faits relatés par le Pentagone et Trump : à 17h, samedi 26 octobre 2019, huit hélicoptères de l’armée américaine décollent d’Irak avec à leur bord des troupes d’élite. Après 1h10 de vol, ces troupes débarquent dans la région d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie où les services secrets américains, aidés par les kurdes, le bout de tissu et le chien renifleur, avaient logé le Calife. L’opération commence. Elle est suivie en direct par Donald Trump depuis la maison blanche. Bilan : deux combattants de Daesh capturés, ainsi que onze enfants. Deux femmes de Al-Baghdadi sont abattues, et le Calife se suicide avec sa ceinture d’explosif, emportant ses trois enfants avec lui. Mardi, soit trois jours après les faits, Trump annonce sur Twitter la mort du numéro deux de Daesh lors de cette opération. Fin de l’opération.
Just confirmed that Abu Bakr al-Baghdadi’s number one replacement has been terminated by American troops. Most likely would have taken the top spot – Now he is also Dead!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 29 octobre 2019
Trump précisera que Al Baghdadi serait mort comme un « chien », en « criant, pleurant, gémissant ». Mais cette partie de l’histoire n’est pas confirmée par le Pentagone et est remise en question par certains médias américains. En effet, seules les caméras thermiques disposées sur les hélicoptères retransmettaient en direct pour la maison blanche. Donc certains médias américains expliquent qu’il est impossible que Trump ait assisté à la scène qu’il décrit au moment où il fait son récit de l’opération. Toutefois, il a très bien pu se baser sur des rapports oraux de la part de ses officiers sur place.
3. Funérailles du boss de Daesh
C’est l’élément le plus étrange de cette affaire : les restes d’Al-Baghdadi auraient été analysés pour confirmer l’authenticité de la dépouille puis immédiatement jetés à la mer, suivant « les lois de la guerre », selon un officiel américain. L’armée américaine aurait effectué à nouveau le fameux « burial at sea » qu’elle avait effectué pour Oussama Ben Laden en 2011, c’est à dire qu’ils auraient jeté le corps d’un porte-avion en un lieu gardé secret, afin d’éviter d’en faire un lieu de pèlerinage, disent-ils. Cette volonté de faire disparaître si rapidement et sans laisser de trace des corps qui constituent des éléments de preuve ne peut que soulever des doutes légitimes de la part de nombreux observateurs, parmi lesquels la Russie.
4. Le temps des doutes
Dans ce récit digne d’un film hollywoodien, les autorités russes ont émis de sérieux doutes quant à une « énième mort » du chef de Daesh.
« Le ministère russe de la Défense ne dispose pas d’informations fiables sur les actions de l’armée américaine dans la zone de désescalade d’Idleb (…) concernant une énième ‘mort' » d’al-Baghdadi, a déclaré dans un communiqué son porte-parole, Igor Konachenkov.
Il a par ailleurs assuré que :
« Ces derniers jours, aucune frappe aérienne n’a été effectuée dans la zone de désescalade d’Idleb par des avions américains ou par la soi-disant ‘coalition internationale' ».
Le porte-parole russe a également fait état de « détails complètement contradictoires » de la part des « protagonistes directs et pays qui auraient participé à cette opération », jugeant que cela « soulève des questions légitimes et des doutes sur sa réalité et, surtout, son succès ». Les doutes russes représentent un véritable camouflet à l’encontre de Donald Trump qui ne s’était pas privé de se vanter de la réussite de l’opération.
Derrière toute cette propagande pour ne pas dire mascarade, dont les diverses administrations américaines ont le secret, l’analyste politique Bruno Guigue s’est fendu d’une publication sur son compte Facebook quelque peu ironique. Il conclura en précisant : « Heureusement, il y aura des images. Mais attendez un peu, le tournage n’est pas terminé. »
Quand la fiction dépasse la fiction !
DONALD, RANTANPLAN ET LE SLIP D’AL-BAGHDADI
Ou comment le mercenaire-épouvantail à résurrections multiples s’est vu notifier son énième licenciement ..
– Mark Milley, chef d’état major de l’armée américaine, vient d’annoncer que le corps d’Al-Baghdadi avait été immergé en mer dans le respect des « lois de la guerre ».
– Selon lui, le « calife » autoproclamé a fait exploser la ceinture d’explosifs qu’il portait lorsqu’il a été acculé dans un tunnel avec trois de ses enfants. Sa dépouille a ensuite été « transportée dans un endroit sécurisé pour faire confirmer son identité grâce à des analyses ADN ».
– Selon un responsable des Forces démocratiques syriennes, Al-Baghdadi a été localisé grâce à un informateur kurde qui aurait « transmis un sous-vêtement du dirigeant permettant d’identifier son ADN ».
– Mais la capture d’Al-Baghdadi a surtout été possible, selon le Pentagone, grâce à un chien dont le nom reste secret « pour protéger son identité », mais dont la photo a été diffusée par le président américain pour exalter ce héros national.
– Donald Trump a également dit que des extraits de la vidéo du raid pourraient être rendus publics. Mais le général Milley a souligné que les images étaient encore étudiées avant d’être déclassifiées.
Bref, en résumé :
– Grâce à rantanplan qui a copieusement reniflé le slip d’Al-Baghdadi, ce dernier a été occis et immergé en mer par son employeur.
– Si vous voulez des preuves, c’est trop tard : la dépouille d’Al-Baghdadi nourrit les poissons et les tests ADN sont top secret.
– Heureusement, il y aura des images. Mais attendez un peu, le tournage n’est pas terminé.
Ils ont pu l’exfiltrer comme on dit, comme Epstein, pas de cadavre pas de vérité.
Non mais là si le film sort en salle je vais direct le voit, c’est trop drôle !!! ???
Oui..!!,un peu comme « BEN LADEN »,qui a mon avis est toujours parmi nous..!!
Dire que les sondages étaient favorables à Trump, c’est aller un peu vite. Depuis qu’il a lâché les Kurdes en Syrie, les Américains déloyaux, ceux, à l’instar des mêmes que l’on retrouve partout dans les pays du monde qui possèdent une économie propre à favoriser le développement et l’adaptation du commerce international ; de la manière la plus fluide et rapide qui soit, ont entamé contre lui dans les supports de communication qu’ils possèdent physiquement comme idéologiquement, une campagne de dénigrement dans laquelle ils font passer l’Amérique aux yeux des Américains pour des traîtres envers leurs alliés, surtout celui que l’Amérique… Lire la suite »
Les saltimbanques qui dirigent le monde !