Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, a le sens des priorités. Très critique à l’égard d’une Union européenne qu’il juge oligarchique dans une interview accordée au site Thinkerview ce 18 février, il pose toutefois une limite à sa remise en cause : celle d’une dérive populiste.
Or, pour le responsable politique, figure de Syriza et référence de la gauche radicale, c’est la politique d’austérité de Bruxelles, et non l’Union européenne elle-même, qui pourrait mener dans le mur. En témoigne, selon lui, la crise politique en France. «Les Gilets jaunes sont les enfants de l’austérité», explique-t-il. «Les politiques qui ont été développées dans le laboratoire de la Grèce, puis développées par la même Troïka [la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international] ont été transplantées en Irlande», détaille-t-il. Yanis Varoufakis – également professeur d’économie – poursuit en notant que cette rigueur budgétaire s’est produite «en plein dans la pire crise de l’investissement de l’histoire du capitalisme».
Pour autant, Yanis Varoufakis garde sa sympathie pour Emmanuel Macron, en dépit de son orthodoxie budgétaire européenne. «C’est la personne la plus correcte qu’il m’ait été donné de rencontrer en 2015», se rappelle-t-il. Cette année-là, le ministre grec des Finances avait été obligé de démissionner après le «non» du peuple grec au référendum du 5 juillet 2015 concernant les politiques d’austérité de l’Union européenne.