Cette corruption se déroule à bas bruit dans les couloirs des services publics. Des élus et des fonctionnaires rendent des services à des délinquants contre rémunération, notamment en divulguant des informations sensibles contenues dans des fichiers administratifs.
C’est une réalité qui inquiète les autorités. La corruption dite de « basse intensité » qui concerne les élus, fonctionnaires ou contractuels travaillant pour l’État, comme pour ce policier parisien placé en détention provisoire car il est soupçonné d’avoir revendu des centaines de fichiers de police. Quand on évoque cette corruption, il s’agit de services payants rendus à des délinquants voire au grand banditisme. On l’appelle aussi « corruption du quotidien » ou « corruption de facilitation ».
Par exemple, à Beauvais en mars, un vaste trafic de voitures volées est démantelé. Un policier adjoint supprimait leurs immatriculations des fichiers de police pour qu’elles soient légalement remises en circulation. Il y a une centaine de véhicules au total dont des voitures de luxe. Ce policier est suspecté d’avoir touché 600 euros par véhicule radié et d’avoir empoché en tout plus de 60 000 euros alors qu’un gendarme faisait également des consultations illégales de fichiers de police au profit du réseau démantelé.