Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Mark Carney, a prévenu vendredi qu’un Brexit sans accord le 31 octobre provoquerait un « choc instantané » pour l’économie britannique.
Sans accord, le choc pour l’économie est instantané », a expliqué M. Carney sur la BBC alors que le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson n’a pas écarté la possibilité d’un départ de l’UE sans filet le 31 octobre. « Des entreprises ne seront plus en capacité de fonctionner » dans cette hypothèse, a averti M. Carney. Interrogé sur le nombre d’entreprises qui pourraient se retrouver dans ce cas, il a répondu : « Potentiellement, un nombre important ».
Le gouverneur de la Banque centrale britannique a souligné que certains secteurs seraient particulièrement touchés par un Brexit sans accord qui ferait brusquement passer les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE sous l’égide des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – avec à la clé des droits de douane et des barrières non tarifaires. M. Carney a désigné notamment les secteurs de l’automobile et plus généralement des transports, ainsi que l’industrie chimique et l’industrie alimentaire.
Du côté de l’alimentation, il a souligné que la grande distribution britannique serait confrontée à un problème très compliqué du côté « des produits périssables » importés de l’UE, qui ne peuvent être gardés longtemps et qui sont donc difficilement stockables par avance. In fine, le banquier central a prévenu que nombre de produits de consommation courante, comme « l’alimentation et l’essence », verraient sans doute leurs prix augmenter au Royaume-Uni dont les habitants subiraient une baisse « de leur revenu réel par rapport à ce qu’il aurait été » dans une situation autre que le « no deal ».
Johnson souhaite un Brexit au 31 octobre
M. Carney a expliqué qu’un Brexit sans accord entraînerait une baisse de la livre donc un renchérissement des biens importés. La probabilité d’un Brexit abrupt et sans accord a fortement augmenté dernièrement avec l’arrivée au 10, Downing Street du Brexiter Boris Johnson. Le nouveau chef du gouvernement a promis que son pays quitterait l’Union européenne le 31 octobre, qu’un accord ait été conclu ou pas avec Bruxelles.
M. Carney était interrogé vendredi au lendemain de la publication d’un rapport trimestriel de la Banque d’Angleterre sur l’économie britannique. Dans ce rapport, la BoE a abaissé ses prévisions de croissance à 1,3% pour 2019 et 2020, notamment du fait des incertitudes entourant le Brexit qui dissuadent les entreprises d’investir.