Téhéran semble prêt à se risquer durablement dans l’escalade, même après les sanctions des Etats-Unis contre le Guide suprême et plusieurs hauts gradés.
Le nouveau volet de sanctions décrété par Donald Trump, lundi 24 juin, contre l’Iran et son Guide suprême, Ali Khamenei, a été qualifié de « stérile » par Téhéran, qui dénonce une volonté de « fermer de façon permanente la voie de la diplomatie avec le gouvernement prêt à tout de Trump ». M. Trump a promis des sanctions contre le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, un modéré. « En même temps que vous appelez à des négociations, vous cherchez à sanctionner le ministre des affaires étrangères ! Il est évident que vous mentez », a déclaré, mardi, le président Hassan Rohani.
Mais Téhéran semble prêt à se risquer durablement dans l’escalade en cours avec les Etats-Unis. Jusqu’à provoquer un sentiment de vertige dans la population iranienne, en laissant craindre un dérapage vers une confrontation militaire. Alors que les incidents se multiplient autour du détroit d’Ormuz, et que l’Iran a annoncé sa volonté de rompre ses engagements nucléaires de juillet 2015, le pays s’installe dans une logique de tension, risquée mais calculée.
La presse conservatrice en donne la mesure, en moquant, depuis le 20 juin, la pusillanimité du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui s’était résolu in extremis à ne pas répliquer par des frappes aériennes à la destruction d’un drone américain au-dessus du golfe Arabo-Persique. Téhéran a revendiqué ce tir, en affirmant que l’engin avait pénétré son espace aérien.