Le ministre de l’Intérieur réfute l’idée d’instaurer des quotas sur le droit d’asile mais n’exclut pas que la question soit posée pour «d’autres modes d’immigration légale».
Le ministre de l’Intérieur réfute l’idée d’instaurer des quotas sur le droit d’asile mais n’exclut pas que la question soit posée pour «d’autres modes d’immigration légale», dans une interview au Journal du Dimanche.
«En matière d’asile, les quotas sont contraires à nos engagements internationaux – et à mon éthique personnelle. Toute demande d’asile doit être examinée, ce qui ne veut pas dire acceptée», déclare Christophe Castaner dans cette interview. «Mais la question des quotas pourra être posée dans le cadre du débat pour d’autres modes d’immigration légale», nuance-t-il ensuite, sans préciser quel type d’immigration pourrait être concernée (familiale, économique, étudiante…).
Mercredi, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé dans son discours de politique générale à l’Assemblée que le gouvernement organiserait «chaque année un débat au Parlement» sur la politique d’asile et d’immigration. Le premier aura lieu en septembre.
En janvier, le chef de l’Etat Emmanuel Macron avait de son côté, dans sa Lettre aux Français, évoqué l’idée d’«objectifs annuels» migratoires qui pourraient être fixés par le Parlement, sans toutefois évoquer le terme de quotas.
Dans son interview au JDD, Castaner rappelle qu’un rapport sur les quotas rédigé en 2009 par Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, avait «conduit à écarter cette idée».
La «commission Mazeaud sur les quotas d’immigration» en France, qui avait été initiée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Brice Hortefeux, avait en effet jugé ces quotas «inefficaces», «irréalisables ou sans intérêts». Elle avait aussi estimé que ce mécanisme était synonyme de «fixation unilatérale et opportuniste de contingents d’entrée». «Veillons aussi à ce que le débat sur l’immigration ne se focalise pas que sur le nombre d’immigrés : parlons aussi de la qualité de l’intégration, c’est prioritaire», insiste également Christophe Castaner dans le JDD.
Il n’estime cependant pas nécessaire une nouvelle loi sur l’immigration. «Il faut utiliser tous les outils dont nous disposons. Par exemple, notre objectif était d’instruire les demandes d’asile en six mois au maximum. Nous n’y sommes pas encore», dit-il.
Christophe Castaner rappelle aussi que «les éloignements ont augmenté de 14%» et qu’il «faut faire encore mieux». «En même temps, le nombre de demandes d’asile acceptées n’a jamais été aussi élevé – je le signale aux bonnes âmes qui nous donnent des leçons», ajoute-t-il.