L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé un accord de fin des hostilités dans le Haut-Karabagh, sous l’égide de la Russie, après six semaines de combats.
Un texte « incroyablement douloureux » pour l’Arménie
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a réagi cette nuit au nouveau cessez-le-feu par un communiqué publié sur sa page Facebook. Il y déclare avoir pris « une décision très, très difficile », en signant « une déclaration avec les présidents de la Russie et de l’Azerbaïdjan sur la fin de la guerre du Karabagh ». Cette décision a été prise « à la suite d’une analyse approfondie de la situation militaire », et que cette dernière « est la meilleure solution possible à la situation actuelle ». Le Premier ministre a tout de même voulu relativiser cette signature, en estimant que « ce n’est pas une victoire, mais il n’y a pas de défaite tant que vous ne vous reconnaissez pas comme un perdant ».
L’Azerbaïdjan évoque un « jour historique »
Suite à la signature de l’accord de fin des hostilités, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev s’est exprimé à la télévision afin de parler d’une capitulation arménienne. « Nous avons forcé [Nikol Pashinyan] à signer le document, cela revient à une capitulation », a-t-il estimé. « J’avais dit qu’on chasserait [les Arméniens] de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait », a-t-il également ajouté. La Turquie a de son côté rapidement réagi à cet accord en félicitant « chaleureusement » l’Azerbaïdjan.
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L’armée russe déployée dans le cadre du maintien de la paix
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé cette nuit que l’Arménie et l’Azerbaïdjan avaient signé « un cessez-le-feu total et la fin de toutes les actions militaires dans la zone du conflit du Haut-Karabagh à partir de minuit le 10 novembre heure de Moscou. Dans ce communiqué sont également précisées des modalités telles que des échanges de prisonniers entre les deux parties, ainsi que le déploiement de forces russes – près de 2.000 soldats – afin de garantir l’arrêt des hostilités. Ces forces armées devront assurer, entre autres, « le contrôle des axes routiers » tandis que le Haut-Commissariat des Nations Unies devra contrôler le retour des réfugiés. Le président russe a également précisé que les deux belligérants gardaient désormais « les positions qu’ils occupent ».
#HautKarabagh : l’#Arménie et l’#Azerbaïdjan signent un accord de cessez-le-feu total sous l’égide la Russie pic.twitter.com/qYoXA7oiMj
— RT France (@RTenfrancais) November 10, 2020
Les Arméniens protestent contre l’accord de paix
Peu après l’annonce de l’accord de paix, des milliers d’Arméniens se sont rendus aux alentours du siège du gouvernement situé dans la capitale Erevan. Plusieurs centaines de manifestants ont réussi à pénétrer dans des locaux et ont saccagé de nombreux bureaux. Ce n’est qu’au matin que les policiers antiémeutes ont pu reprendre le contrôle du siège du gouvernement et du Parlement. Considéré comme un « traître » par les manifestants, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan semble désormais être en mauvaise posture, alors qu’il avait pourtant été porté au pouvoir en 2018 au terme d’une révolte populaire.
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